Les vilains petits canards
de Boris Cyrulnik

critiqué par CC.RIDER, le 13 août 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Survivre au trauma
Comment des enfants traumatisés plus ou moins gravement parviennent-ils à résister aux épreuves et à se reconstruire ? Où vont-ils puiser leurs ressources pour ressortir plus forts voire plus humains des drames qu'ils ont subi ? Par quel mystère arrivent-ils à transformer leur meurtrissure en force intérieure ? Comment les enfants réapprennent-ils à vivre et se réadaptent-ils au monde après une épreuve ? Pourquoi certains reproduiront-ils les violences qu'ils ont subies, se réfugieront-ils dans le mutisme, voire l'autisme, s'autodétruiront-ils et seront victimes d'un insurmontable complexe de culpabilité alors que d'autres ressortiront grandis de cette mauvaise passe ?
C'est pour répondre à ces questions et à quelques autres que le célèbre neuropsychiatre, écrivain et globe-trotter Boris Cyrulnik nous propose cet ouvrage de vulgarisation de ses théories sur la «résilience», anglicisme signifiant « rebondissement, rejaillissement » voire reconstruction de la personnalité. Il faut dire que c'est son sujet de prédilection et qu'il n'a pas son pareil pour disséquer cette capacité humaine à surmonter tous les traumatismes psychiques et toutes les blessures émotionnelles plus ou moins graves. A l'aide d'une multitude d'exemples de vilains petits canards devenus magnifiques cygnes et en s'appuyant sur des cas célèbres comme ceux de Barbara, Maria Callas, Georges Brassens ou Jean Genet, Cyrulnik arrive à rendre accessibles des réalités psychologiques et psychiatriques assez complexes. Livre optimiste et pas trop difficile à lire, « Les vilains petits canards » veulent montrer qu'aucune blessure n'est irréversible dans la mesure où des mécanismes de défense se mettent en place et que des mains secourables se tendent. Passionnant.