L'inattendu
de Charles Juliet

critiqué par Lecassin, le 10 août 2012
(Saint Médard en Jalles - 68 ans)


La note:  étoiles
L'initiation de François...
« L’inattendu ». Un court roman organisé comme le serait un recueil de nouvelles : Huit courts chapitres organisés autour d’un fil conducteur, la mutation progressive de l’enfant François vers l’homme François. Un texte très largement autobiographique si l’on en croit la biographie de l’auteur : enfance à la campagne, enfant de troupe, militaire…
L’originalité et ce qui rend ce roman proche du recueil de nouvelles, c’est l’indépendance des chapitres :
« L’humus » : A la campagne ; un narrateur, un enfant dénommé l’enfant, sans plus de précisions.
« Dimanche d’été » : le même enfant à la campagne où il garde les vaches. C’est lui le narrateur.
« Second trimestre » : sous la forme du journal d’un enfant de troupe, François, qui meurt d’ennui en caserne.
« Un capitaine » : c’est la transformation de l’enfant en homme par l’intermédiaire du fameux capitaine…
« Un après-midi » : François, devenu le narrateur, continue à mourir d’ennui dans une vie civile peuplée des fantômes de l’adolescence que l’alcool ne parvient pas à inhiber.
« Le retour » : le retour aux sources, à la campagne… nostalgie.
« L’inattendu » : au détour d’un carrefour, la rencontre inattendue. Le capitaine et sa femme… Ce capitaine tellement dur à la caserne, mais qui fit de François un homme ; si dur que l’enfant de troupe que François était alors s’était juré vengeance. Et sa femme… si sensuelle…

Un bien beau texte, original dans sa forme, sur un sujet, « l’initiation » d’un jeune homme, certes galvaudé, mais que l’habileté de Charles Juliet nous permet de redécouvrir.