La balade de Yaya, Tome 5 : La promesse
de Jean-Marie Omont (Scénario), Zhao Golo (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 29 juillet 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
La BD qui constitue, pour les sept-neuf ans, la propédeutique à la lecture du Lotus bleu d’Hergé
Il s’agit là d’une série qui permet aux très jeunes lecteurs de rentrer progressivement avec plaisir dans le code de la bande dessinée. Le format à l’Italienne fait que par page le nombre de bandes n’excède pas deux et celui des vignettes ne dépasse pas six ; le récit est linéaire (si ce n’est quelques vignettes où l’héroïne revoit ses parents dont elle est séparée) et l’âge des héros est à évaluer autour de la demi-douzaine d’années. Le graphisme est proche de celui utilisé par les auteurs de manga pour les plus jeunes lecteurs et rappelle certains personnages dessinés par Hayao Miyazaki ; les encres lumineuses aux couleurs harmonieuses habillent magnifiquement l’illustration. Cette série démarrée en 2011 doit couvrir neuf tomes, elle a reçu de très nombreuses récompenses par des jurys composés soit de collégiens, soit d’enfants d’âge de l’école élémentaire. L’héroïne Yaya habite en 1937 Shanghai au début de la série, toutefois l’intervention japonaise sur la ville va la couper de ses parents alors que ceux-ci s’apprêtaient à rejoindre Hong-Kong (îlot préservé de la guerre par la présence britannique). Avec l’aide d’un jeune vagabond des rues (qui évoque le célèbre personnage de la BD chinoise San Mao dont les aventures couvrent les années trente et quarante du XXe siècle) de la métropole de l’embouchure du Fleuve bleu, elle tente de rejoindre ses parents ; toutefois de nombreuses embûches font qu’ils progressent très lentement. S’ils peuvent compter sur l’aide spontanée de quelques compatriotes et si les forces japonaises ne se manifestent que par d’épisodiques attaques aériennes par contre ils sont souvent victimes de Chinois décidés à s’emparer de leurs biens, les pousser vers la mendicité ou le vol pour leur propre compte ou utiliser leur force de travail. Les situations dramatiques ne sont jamais mises en scène de façon possiblement traumatisante. Comme Sylvain et Sylvette sont devenus le classique de la BD pour les jeunes qui craignaient de se voir manger, La Balade de Yaya est en voie de devenir la référence en matière d’album de bandes dessinées où la quête des parents éloignés se mêle avec l’apprentissage de la vie.