Les Maîtres Cartographes, Tome 5 : Le cri du Plouillon
de Scotch Arleston (Scénario), Paul Glaudel (Dessin), Yves Lencot (Couleurs)

critiqué par Jean Loup, le 4 novembre 2002
(Vaulx en Velin - 50 ans)


La note:  étoiles
Confirmation de la déception !
Et moi qui écrivais candidement que ce cinquième volume serait nécessairement mieux que "L'éclat de Camerlot" ! Oh, remarquez, il n'est pas pire, et c'est déjà ça, vu la tournure des événements. Mais "Le cri du Plouillon" installe les Maîtres Cartographes dans une contrée de "bof", "mouais", "sans plus" et autres "pas terrible", alors que les trois premiers tomes évoluaient en des sphères plus honorables.
Le dessin de Glaudel a nettement évolué depuis la première aventure. Reconnaissons que le trait est plus sûr dans l'ensemble, mais il a subi deux évolutions que je n'apprécie pas. Tout d'abord, il ne faut pas confondre assurance et rapidité : certaines cases paraissent avoir été bâclées, comme en planche 14 où un phylactère vient cacher la moitié du visage d'Archim... Secundo, il y a beaucoup plus de rondeurs chez les personnages (je ne parle pas des demoiselles, pulpeuses dès le départ), comme si l'on dérivait peu à peu vers du gros nez - lequel gros nez est rarement compatible avec l'héroic fantasy à mon avis (même si Percevan, je l'avoue, y parvenait assez bien). Les faciès se déforment de plus en plus, masques de latex qu'on apprécie dans Garulfo mais qui sont un brin envahissants dans l'univers des Maîtres Cartographes.
Le scénario, lui, continue à patiner à grands coups de "poufiasse vérolée" et de "catin baveuse" puisque Jedruth et Lumille se disputent élégamment les faveurs d'Archim. Olivre, lui, n'a plus envie de tuer le cartographe (c'était l'invraisemblable situation de la fin du tome quatre) et revient sagement lui manger dans la main. L'humour d'Arleston n'est pas franchement brillant dans cet album, mais peut-être suis-je trop adulte. Arleston cherche-t-il à toucher un public plus jeune ? Accordons-lui le bénéfice du doute pour atténuer l'impression plus que mitigée laissée par ce cinquième opus.