Le guerrier solitaire
de Henning Mankell

critiqué par Rotko, le 2 novembre 2002
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
Frissons garantis dans une Suède "bien tranquille".
On connaît l'assassin dès la première page ! mais sans savoir tout de lui. En revanche, grâce au montage alterné assassin/policier, le lecteur a toujours une longueur d'avance sur Wallander qu'on voit hésiter, carrément patauger, puis progresser dans son enquête. Il doit se dépêcher, car l'engrenage est enclenché ; Le "guerrier solitaire" mène un combat sanglant avec un rythme soutenu. Suspens garanti dans cette Suède - jadis si tranquille, maintenant touchée par la violence.
Pourtant, dans ce roman policier haletant, plus qu'un tableau social de la Suède, ce sont les relations familiales qui forment la basse continue. Griefs des enfants contre les parents, ignominie ou sentiment de culpabilité des adultes, relations avec les "vieux", voilà dans un thriller un souci original qui rend les conduites vraisemblables.
Ici tout se déroule en temps direct, sous nos yeux, et le lecteur serait parfois tenté de souffler à Wallender l'indice oublié, en vain recherché, qui le mettrait sur la bonne voie. Mais ce gros livre est sans longueurs inutiles. Mankell nous conduit d'une main sûre dans une suite de drames humains dont on jouit bien tranquillement, dans un fauteuil, à l'abri des intempéries. A chacun ses perversions !
Un bon cru pour Wallander 8 étoiles

Que dire que je n’aie déjà dit lors de mes précédentes chroniques sur la série Wallander ? On retrouve un mélange d’enquête policière et de critique de la société suédoise. En l’occurrence l’aspect purement policier est plutôt intéressant ici avec une réelle course contre la montre qui menace directement (à l’insu de son plein gré comme dirait l’autre) Wallander.
Pour ce qui est de l’évolution de la société suédoise et le regard désabusé, voire aigri, de Wallander je suis bien incapable de prendre position. Pour moi quand je pense Suède, je pense Ikea, blondes plantureuses, et froid… Certes un peu réducteur comme vision des choses mais c’est pourtant tout ce qui me vient à l’esprit. Plus sérieusement c’est vrai que j’ai un peu de mal à associer ces pays nordiques avec la grande criminalité (même si le carnage du tireur-fou d’Utoya en Norvège l’an dernier me donne tort sur ce point).

Amnezik - Noumea - 56 ans - 11 mars 2012


Polar scanien 8 étoiles

Parler d'un polar suédois est un peu délicat pour nous français car je pense qu'il nous faut nous adapter à un univers nordique souvent inconnu ou méconnu. Je suis amateur de polars et je lis un peu tous les styles, toutes les époques.
Ce guerrier solitaire a été mon premier Mankell et il m'a plu au point de me charger de toute la série ou presque pour mon départ en vacances.
En quelques mots le bouquin se lit bien et vite si l'on aime les polars réalistes et pour lesquels l’enquêteur est au centre du livre.
Les personnages sont super bien décrits, les méthodes de travail sont nordiques c'est à dire très axées partage par rapport aux collègues, cela change du flic solitaire qui lutte contre tous même si on peut retrouver ça aussi chez le héros très névrosé et super attachant Kurt Wallander.
Le lieu c'est la Scanie soit le sud de la Suède et l’époque c'est la période de coupe du monde de football 1994, qui peut rappeler des souvenirs à certains...
L'histoire est très bien menée, je trouve, l'aspect psychologique des personnages(la prononciation des noms est spéciale) est lui aussi intéressant. Le polar est très cohérent et réaliste même si le tueur est extraordinaire. Je n'en dis pas plus sur l'histoire car il faut le lire pour se faire son opinion.

Lebowskijeff - paris - 49 ans - 7 juillet 2011


Le choc 8 étoiles

J'ai été littéralement soufflée quand j'ai compris qui était l'auteur des meurtres. Ca dérange un peu sur le moment. Mais au moins pour ces deux raisons, il faut le lire !

Patsy80 - - 48 ans - 21 août 2009


Un polar pour l'été ? 5 étoiles

Je ne vais pas trop m'étendre : oui, c'est un livre qui se lit bien, on s'attache au commissaire Wallander, ce pauvre humain (trop humain) qui se débat comme tout un chacun dans l'existence, mais doit en plus porter le fardeau des autres, leurs angoisses, leurs coups de folie... Je l'ai lu avidement, à larges lampées, comme une bonne bière ! Mais la lecture finie, j'ai ressenti une sorte de gêne, une impression de travail bâclé ! J'ai trouvé l'explication sur un site dont je vous livre le lien, plutôt que de m'approprier une réflexion qui n'est pas la mienne (merci à l'auteur de ce site très bien conçu et très riche par ailleurs) :

http://polars.cottet.org/mankell/wallander3.htm

Je vous encourage vivement cette petite analyse, avant ou après la lecture du "guerrier solitaire".

Valchy - - 48 ans - 11 août 2009


Quand les tambours de la guerre … 8 étoiles

Cet épisode est en fait le numéro 5 de la série Wallander. Wallander, le commissaire vieillissant de la petite ville d’Ystadt, en Suède. Wallander, le héros récurrent d’Henning Mankell.
L’été approche, ça va être la Saint Jean (à laquelle Mankell semble très sensible). Les esprits au Commissariat d’Ystadt sont tournés vers les vacances qui approchent quand des évènements dramatiques se précipitent. D’abord une très jeune femme qui s’immole par le feu au milieu d’un champ de colza, sous les yeux de Wallander. Suicide apparemment. Puis un premier meurtre aux caractéristiques inusitées ; un ancien ministre de la Justice est sauvagemment assassiné d’un coup de hache dans le dos, et son scalp prélevé.
Effervescence au commissariat – et Mankell est réellement maître dans ces moments où les enquêteurs ne disposent de rien, ou presque rien, et doivent commencer à avancer – d’autant que ce premier meurtre est suivi d’un second, selon un modus operandi similaire ; un riche négociant de tableaux, plutôt véreux, est assassiné chez lui, au cours d’une fête estivale, d’un coup de hache qui lui a fendu le crâne. Et son scalp a également été prélevé.
Les vacances s’éloignent, et notamment pour Wallander les retrouvailles prévues avec Baiba, la lituanienne dont nous avions fait la connaissance dans “Les chiens de Riga”.
Le lecteur, lui, a un point de vue particulier, puisque Mankell entrelarde l’enquête de courts chapitres passés avec l’assassin.
On comprend bien que ça ne va pas être simple pour Wallander, mais … à héros suèdois … rien d’impossible.
Cet épisode s’emberlificote un peu dans le dernier quart, m’a-t-il semblé, mais il est difficile de résister aux intrigues de Mankell. C’est écrit efficace. Il y a beaucoup de psychologie et d’empathie pour les êtres humains. Seul souci, tant que le roman n’est pas terminé, on a tendance à dormir … tard !

Tistou - - 67 ans - 5 mars 2009


Les tueurs en série sévissent aussi en Suède 8 étoiles

J’ai enfin découvert ce fameux auteur suédois et son héros Kurt Wallander… et j’avoue que je m’attendais à un roman policier se démarquant davantage dans ce genre très prolifique.
Mankell offre néanmoins une solide histoire de tueur en série et m’a convaincu à suivre les tergiversations de Wallander, policier marqué par le poids des horreurs humaines et qui a bien du mal à mêler vies professionnelle et personnelle. Ce n’est pas du tout un héros au sens héroïque du terme, et c’est d’ailleurs ce qui fait que ce roman m’a tout de même bien accroché. J’ai senti les personnages de plus en plus impliqués (et moi avec) dans la quête du meurtrier ; ils sont prêts à sacrifier leurs vacances et en oublient complètement la coupe du monde de football dans la seconde moitié du roman : dur/passionnant métier que celui de policier ? !
Pour conclure, c’est une série qu’il vaut peut-être mieux lire chronologiquement afin d’apprécier au mieux l’évolution du personnage principal.

Ketchupy - Bourges - 43 ans - 30 octobre 2007


Quand la douleur se fait meurtrière 10 étoiles

Une fois de plus, Mankell livre le coupable dès le début du livre. Un procédé que j'aime bien et qui est aux antipodes de ce qu'on peut faire dans Columbo, où on sait aussi très vite qui a tué! Mankell a un style, c'est indiscutable et il prend le temps de dépeindre les lieux, les personnages, les ambiances. Même si on sait qui tue, reste à comprendre pourquoi et comment et là, il faut la patience de Wallander et les multiples détails mis bout à bout pour esquisser un début de solution. C'est un autre trait de caractère que j'aime chez Henning Mankell. Il n'impose pas vraiment d'explications, il donne des faits, laisse planer des zones d'ombres et le livre se referme avec un léger malaise face à tout cela, comme si, quelque part, on se glissait un peu dans la peau de ces policiers qui ont dû, une fois de plus, faire face à l'horreur. Assez terrible l'horreur cette fois, c'est à souligner. Une perversité certaine, un rituel bien huilé, une vengeance qu'on comprend à la fin même si les grandes lignes se dessinent au fur et à mesure dans notre esprit. Etrange personnage que ce "petit" guerrier solitaire dont la détermination coupe le souffle. Témoignage fort de ce que certaines blessures laissent à jamais des traces qui peuvent mener très loin. Trop loin.
Je me suis régalée, accro que je suis aux aventures de Kurt Wallander et à la plume de Henning Mankell.

Sahkti - Genève - 49 ans - 15 février 2006


Pas si formidable 2 étoiles

Depuis le temps que j'en entendais parler, il fallait bien que je lise un roman d'Henning Mankell. Eh bien ça y est, et je me suis ennuyée. Le suspense est maintenu de façon artificielle par les réfléxions du personnage principal qui peine à mettre jour ses intuitions. Entre sa vie personnelle que je ne trouve vraiment pas intéressante et les réunions au commissariat qui font le point sur tout ce que les policiers ne savent pas, ce livre tire en longueur et j'avoue avoir été tentée plusieurs fois de le refermer sans l'avoir fini.

Sabyne - - 50 ans - 19 janvier 2006


Kurt le Suédois 10 étoiles

On connaît le coupable dès le début du récit, mais cela ne nuit en rien à l'intérêt du Guerrier solitaire, ce très grand roman noir, d'un auteur de talent. Tout s'enchaîne au millimètre dans l'enquête de ce policier profondément humain, avec ses histoires de cœur, ses doutes philosophiques, ses obligations domestiques... Un roman formidable !
Au fil des romans ce personnage de l’inspecteur Wallender prend de plus en plus le pas sur l’enquête et c’est ce côté vie d’un inspecteur de la criminelle qui me pousse à les lire j’ai envie d’aller plus loin dans le déroulement de sa vie avoir des nouvelles de sa famille de ses amours de son père somme toute je suis accro au commissaire kurt wallender

Elfe - - 68 ans - 10 novembre 2005


un des meilleurs 9 étoiles

Je crois avoir fait le tour des ouvrages de Mankell, mais ce guerrier solitaire a quelque chose de plus que les autres.
Peut-être justement l'assassin ?!
On le connaît, on le devine dès le milieu de l'histoire, mais pourquoi agit-il ainsi ? et cette police qui ne voit rien !
on se sent proche des policiers surtout quand ils sont fatigués, stressés, gèrent difficilement la vie de famille et travail. Enfin des "héros" qui vivent comme nous.
Ca nous change de Mary Higgins Clark....

Eowyn - - 50 ans - 27 juillet 2004


Mon premier... 8 étoiles

et je ne vais pas faire dans l'original, ce ne sera pas le dernier.
Voilà une découverte que je dois à Critiques Libres et aux conseils de Bastet.

Je suis généralement peu portée sur les "polars" et j'ai donc hésité avant de lire cet écrivain suédois mais l'avis de certains, tous positifs, m'ont convaincus. Dès le départ, on est passionnés par l'enquête mais surtout on se prend d'amitié pour Wallander, sorte d'anti-héros, et de sa famille et ses collègues. Et puis, même s'il est vrai que l'on connaît l'assassin dès la moitié du roman, il n'en demeure pas moins que cela crée une énorme surprise. Et là, c'est pour moi une grande réussite pour un roman policier : quand l'assassin se révèle totalement inattendu.

Féline - Binche - 45 ans - 26 juillet 2004


Prix mystère de la critique 6 étoiles

Mon premier Mankell, donc mon premier contact avec le fameux inspecteur Wallander, qui m'a été très sympathique. Toutefois, ce polar dans son ensemble est plutôt moyen. Il commence en lion mais s'essouffle, particulièrement lorsque nous apprenons l'identité du tueur au milieu de l'histoire.
De plus, outre ce personnage principal de policier bien développé, les autres personnages sont multiples et sans âme, ce qui rend cette enquête encore plus nébuleuse.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 5 avril 2004