Le compagnon de voyage
de Curzio Malaparte

critiqué par Sundernono, le 16 juillet 2012
(Nice - 40 ans)


La note:  étoiles
Le Compagnon de Voyage
Publié en Italie à l'occasion du 50ème anniversaire de la mort de Curzio Malaparte, Le Compagnon de Voyage est un texte inédit de l'auteur.
1943, Calabre, Italie, suite au combat engagé avec les forces alliées, le Lieutenant Cafiero est mortellement blessé. Dans un ultime sursaut de vie, celui-ci demande à son ordonnance, le chasseur alpin Calusia, de le ramener chez lui à Naples, chez sa mère, Palazzo Pignatelli, Monte di Dio, Naples.
Malaparte nous dépeint le périple de ce soldat droit, humble et honnête pour mener à bien son ultime mission dans une Italie en plein chaos. Un récit touchant et poignant dans la même veine que les excellents Kaputt et La peau.
Calusia va connaître des aventures tourmentées, faire des rencontres marquantes. Malgré la brièveté de cette nouvelle d'une soixantaine de pages, l'auteur arrive à insuffler une réelle force à son récit et à ses personnages. Je pense ici à la jeune orpheline Concetta et à Mariagiulia. Seul regret, le fait que cette nouvelle ne soit pas plus longue.
Toute l'amertume de l'auteur contre cette guerre fait à nouveau surface:
« Plus que par la colère ou le chagrin, il semble ravagé par un sentiment plus profond, nouveau : comme si, à cet instant, pour la première fois, il voyait l'inutilité du sacrifice de ses compagnons, l'inutilité du sang versé dans ces années terribles, des larmes, de la faim, de la misère, de la peur, de toutes les humiliations de la défaite. »
Le Compagnon de Voyage confirme tout le bien que je pense de son auteur, assurément un des plus grands écrivains du XXème siècle.