Malta Hanina
de Daniel Rondeau

critiqué par CC.RIDER, le 9 juillet 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Malte la généreuse
« Ecrivain, ancien gauchiste, journaliste et éditeur », comme il se qualifie lui-même, Daniel Rondeau se trouve un jour nommé par Bernard Kouchner ambassadeur de France à Malte où il séjournera trois ans. Un peu à la manière de Dumas à Naples et en Sicile, il note ses impressions sur l'île, y ajoute moult anecdotes historiques, géographiques, ethnographiques voire mythologiques sans trop se mettre en avant et donc en évitant partiellement de tomber dans le nombrilisme habituel à ce genre d'exercice.
L'ensemble donne une sorte de patchwork qui n'est pas inintéressant dans la mesure où le lecteur apprend énormément de choses sur l'histoire de cette petite île perdue entre la Sicile et l'Afrique du Nord et très âprement disputée au cours de l'Histoire. Ainsi en est-il des Chevaliers de l'ordre de Malte, du grand siège et de l'occupation turque, des esclaves logés dans des caves sous les habitations maltaises (on notera au passage qu'aboli par Napoléon, l'esclavage a été rétabli par les Anglais qui y restèrent deux siècles), de la piraterie en Méditerranée, du naufrage de l'apôtre Saint Paul, des Templiers, du séjour de six jours de Bonaparte et du renvoi des chevaliers. Le lecteur trouvera également de belles descriptions de sites pittoresques et des indications géographiques voire folkloriques. Ainsi apprend-on que les Maltais ont une passion pour les feux d'artifice, pour la chasse et qu'ils célèbrent avec une ferveur toute castillane la Semaine Sainte. L'ennui, c'est que tout cela vient au fil d'une plume de qualité et est présenté dans un aimable fouillis sans véritable fil conducteur. On passe de considérations sur Kundéra ou sur « Le pendule de Foucault » d'U.Eco à de courtes biographies de Tourville ou de Suffren puis au triste sort des « boat-people » africains traversant la Méditerranée sur des rafiots déglingués. Ni journal intime, ni récit de voyage, ni guide, ce livre reste un peu trop fourre-tout à mon goût personnel.