Léon et Louise de Alex Capus

Léon et Louise de Alex Capus
(Leon und Louise)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Romans historiques

Critiqué par Yotoga, le 3 juillet 2012 (Inscrite le 14 mai 2012, - ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 10 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 474ème position).
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une histoire d'amuuuuuur !

Comme je déteste les traductions, j'ai lu "Leon und Louise" en Allemand, l'auteur étant suisse. La version française sort en septembre 2012 et je vous la conseille vivement !

Le petit fils de Léon raconte l'histoire d'amour de son grand père, de 1915 à 1986. Entre la Normandie et Paris, on suit des petits détails de l'Histoire, comme les débuts de l'automobile pour les citadins pendant que les "villageois" se déplacent en vélo.

Léon rencontre Louise jeune, ils ont presque 20 ans, c'est la première guerre mondiale. Ils se tournent autour, se titillent et s'aiment une nuit. Et puis, et puis... C'est difficile sans raconter l'histoire, mais c'est comme ça toute leur vie : ils se cherchent, se manquent, se voient, s'aiment, se perdent de vue... Et entre temps, la vie continue, la deuxième guerre, l'exil...

Ce livre n'est ni gnan-gnan ni cha-ba-da-ba-da...L'histoire met en scène le conflit entre la raison et les sentiments, la passion et la cohabitation.

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La secrète.

7 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 9 mars 2017

Une surprenante histoire d'amour qui traversa les deux guerres.
Léon et Louise sont décrits comme des personnages assez froids, ils traversent les évènements de leur vie avec un détachement curieux. Ils vivent conscients qu'il existe deux existences : la vie matérielle à laquelle on ne peut se soustraire et l'autre, la tue, la secrète que l'on déguste les rideaux fermés.
Un livre agréable.

Une belle écriture pour l’histoire d’une vie

9 étoiles

Critique de Mandarine (, Inscrite le 2 juillet 2010, 52 ans) - 11 octobre 2015

Ce livre est beau, simple, frais, touchant, émouvant par ses personnages et aussi par son histoire. L’écriture est nette, précise et sans fioriture à la germanique ce qui est pour ma part une grande qualité.
Ce livre m’a transportée sans difficulté dans la vie de Léon, personnage principal, entre 1916 et 1985. L’histoire qu’il construit avec Louise est assez incroyable et finalement aussi banale par certains aspects. En effet, beaucoup de personnes se retrouveront ou retrouveront l’histoire de leurs parents ou grands-parents pendant ces périodes troubles de guerre. Et c’est là toute l’ingéniosité d’Alex Capus, de faire de cette histoire unique et personnelle qui a priori est celle de son grand-père, une histoire où tout le monde peut se retrouver un petit peu. Pour moi, ce livre a été fort en émotions.
Seul bémol si j’ose dire, le caractère de Léon que j’ai trouvé un peu passif, mais n’est-ce pas cela qui lui a permis de traverser toutes ces années ?
Parallèlement, à cette histoire, Alex Capus fait souvent référence à l’Histoire avec un grand H et j’avoue que mon grand plaisir en lisant c’est d’apprendre sans m’en rendre compte. En dehors de toutes les informations et références historiques que peuvent donner ce livre, il y en a deux qui m’ont le plus marquée : les lingots d’or de la Banque de France et l’épisode des fiches de la police française.
En effet, ce livre retrace l’étonnant sauvetage d’une partie des lingots d’or de la Banque de France en route vers Dakar. A ce propos, petit article sympathique sur le sujet sur AGORAVOX : « Mais où était (est) passé l’or de la Banque de France ? ».
Il existe également un documentaire "1940 : L'or de la France a disparu" dont les photos ci-contre ont été prises. Elles illustrent la souterraine vidée par les Français avant l'arrivée des allemands. Auteurs : Alain-Gilles Minella et Jean-Philippe Immarigeon, Narration : Damien Boisseau, Réalisation : Olivier Hennegrave, Production : Label Image, avec la participation de France Télévision, Année : 2012
Il y a aussi le fameux épisode des fiches (rouges pour les étrangers, grises pour le tri par nationalités et jaunes pour les informations politiques) du service des étrangers de la police française. Ces fiches ont quitté le bureau 205 du quai des orfèvres sur des péniches (!) pour éviter qu'elles ne soient utilisées par les allemands sitôt arrivés à Paris. Un article tiré du magazine GEO Histoire n°16, "La France sous l'Occupation" (sept. 2011) En savoir plus sur Geo.fr pour ceux que cela intéresse.

Belle histoire d'amour...

8 étoiles

Critique de Shan_Ze (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 40 ans) - 10 septembre 2015

Léon et Louise, c'est une histoire d'amour mais pas une banale histoire d'amour, non ! C'est une rencontre, puis d'autres au fil du temps. La première fois c'est en se rendant à son travail, loin de chez lui à vélo que Léon rencontre Louise. C'est une sorte de cache-cache amoureux décidé par les événements historiques. On traverse une guerre puis une autre, Léon et Louise changent tout en gardant leur complicité.
Ce livre se lit facilement, on suit ces deux personnages mais également la femme de Louise, qui m'a fait forte impression avec sa détermination et son accord implicite. Apparemment, Alex Capus s'est inspiré de la vie de son propre grand-père mais l'histoire parait trop douce, trop sage côté sentiments et personnalités. Un bon moment de lecture, on apprécie cette passion à distance, ces pensées ardentes, ces lettres ferventes mais on regrette ces guerres, qui ont brisé plus qu'un amour…

Amours charmantes

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 26 juillet 2015

Il m’a semblé qu’Alex Capus a manqué une marche. Comme sur un escalier qu’il faudrait gravir pour remplir une mission, il faut monter, marche après marche. Il me semble qu’il a manqué une marche. L’histoire est charmante, mais ne reste que charmante quand elle aurait pu être davantage m’a-t-il semblé ?
Amours un peu manquées, un peu exceptionnelles. Léon et Louise font connaissance pendant la Grande Guerre, celle de 14, alors qu’ils sont un peu loin, mais pas si loin du front. Ils n’ont pas vingt ans. Elle est dégourdie. Il est attirant. Ils font connaissance. Difficilement puis l’alchimie de l’amour fait son œuvre aussi vite rattrapée par un fait de guerre. Qui les sépare. A jamais ? Pas vraiment, mais assez radicalement tout de même. Et Alex Capus va nous dérouler tout ceci jusqu’à la mort du premier des deux, à notre époque moderne. Ils resteront en contact en pointillés, sans jamais vraiment se perdre mais sans vouloir se trouver vraiment (mariage de Léon oblige) …
Qu’est-ce qui sépare une bluette d’un monument. Parfois pas grand-chose. Il m’a semblé – mais je l’ai déjà dit – qu’Alex Capus avait raté la marche qui pouvait conduire au monument …
Alors ça reste plaisant mais je me suis surpris à pester que ça ne prenne pas davantage d’ampleur. Dommage …
Il semblerait, d’après la quatrième de couverture que ce soit l’histoire de son grand-père qu’Alex Capus ait racontée. Un bel hommage, à coup sûr … mais ça pouvait être davantage …

Un amour à consommer

7 étoiles

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans) - 23 février 2015

« - Quelqu’un la connait ?
- C’est… ?
- … peut-être…
- Tu penses ?
… J’avais compris au premier coup d‘œil que cette femme n’était pas de la famille…Est-ce que c’était vraiment cette Melle Janvier ? Elle avait donc osé ? » La famille Le Gall au grand complet assiste, en la cathédrale Notre-Dame de Paris, aux obsèques de l’aïeul quand une petite bonne femme très digne, élégante, se dirige très droite vers la dépouille qu’elle embrasse avec beaucoup de tendresse.

L’auteur, un des petits-fils de Léon Le Gall inhumé en ce jour, décide alors de raconter l’amour qui a réuni par delà les crises, les guerres et autres misères ce grand-père énigmatique et cette petite bonne femme très sûre d’elle. Léon, à 17 ans en 1918 à Cherbourg, est fâché avec son père, avec les études et avec les efforts en général, il décide de quitter l’école et de s’inscrire dans le service du travail volontaire, il trouve ainsi un emploi de télégraphiste à la gare de Saint-Luc-sur-Oise où il rencontre une jeune et charmante fille dont il ne saura jamais rien car non seulement elle ne veut pas parler d’elle mais leur histoire est brutalement interrompue par un bombardement sur la route du Tréport après leur première sortie en amoureux.

Dix ans plus tard, place Saint Michel à Paris, les deux amoureux se rencontrent pour une soirée en amoureux qui n’aura aucune suite, elle ne veut pas être la cause de la rupture d’un ménage qui a déjà des enfants. « Et qu’en penses-tu : crois-tu que cela aurait marché entre nous si nous avions eu plus de temps ensemble ? Ma tête répond non, mon cœur dit oui ». Léon accepte l’épreuve par devoir plus que par amour de sa femme et de ses enfants. Douze ans plus tard encore, Louise part avec l’or de la Banque de France dans une lointaine colonie d’où elle enverra quelques lettres à Léon qui s’enferme de plus en plus dans le silence tout en assurant le gîte, le couvert et une certaine sécurité à sa famille. La guerre finie, Louise vient, comme elle l’a promis, le sortir de son apathie et de sa mélancolie.

Cette étonnante histoire d’amour sans amoureux, les deux tourtereaux ne s’oublient jamais mais ne se voient pas plus, est très émouvante, elle touchera surtout ceux qui ont connu un bel amour de jeunesse, un amour qui n’a pas eu le temps de se consumer et qui n’a pas été complètement consommé, un amour resté en suspension, prêt à se rallumer à la première étincelle.

A travers cette aventure filiforme, l’auteur raconte l’histoire d’une famille française entre les deux guerres mais surtout pendant la guerre, une famille pas assez courageuse pour se révolter contre un envahisseur qu’elle supporte mal, mais tout de même assez forte pour ne pas sombrer dans une collaboration docile et veule. L’histoire de la famille de l’auteur, une famille de français moyens, passive, sans zèle dans un sens ni dans l’autre comme la plupart des familles françaises. Un clin d’œil de l’auteur pour nous rappeler que les héros de la résistance étaient bien peu nombreux avant que l’épilogue de la guerre soit perceptible et que de nombreux français ont surtout lutté pour survivre sans se laisser glisser sur la pente facile mais traîtresse de la collaboration.

Rafraichissant

7 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 8 février 2015

Léon Le Gall a 17 ans quand il rencontre pour la première fois Louise Janvier. Élève peu assidu, fils de professeur, il quitte Cherbourg au printemps 1918 pour participer à l'effort de guerre en travaillant à la gare de Saint-Luc-sur Oise. La route est longue en vélo. Mais se faire doubler par une jeune fille quand on a 17 ans, impose une réaction immédiate. Les deux jeunes gens se rencontreront mais au retour d'une belle escapade au Tréport, un bombardement les séparera pendant plus de 10 ans. Dix ans pendant lesquels Louis aura épousé l'étrange Yvonne et sera devenu fonctionnaire de la police judiciaire à Paris.
Alex Capus nous raconte avec beaucoup de talent, la vie simple de ces gens d'une guerre à l'autre, des années d'occupation, de deux histoires d'amour qui se compléteront sans jamais se gêner.
Que ce soit du côté d'Yvonne, l'épouse légitime :
"Laissons, nous savons, toi comme moi. Nous n'allons pas nous perdre en paroles inutiles."
"Néanmoins, il était conscient que cette générosité renvoyait tout compte fait à un rigorisme cruel : à la certitude qu'Yvonne avait besoin de lui pour le meilleur et pour le pire et qu'un être aussi moral que Léon serait incapable en temps de crise et d'inflation dans un pays catholique comme la France. de quitter son fils aîné et l'épouse dont Dieu lui avait confié la garde."

Ou celui de Louise, loin de son amant : (touchée par les mêmes mots qu'Ellane92 !)
"Je vis bien, tu ne me manques pas, comprends-tu? Tu es seulement un de ces points vides parmi tant d'autres, de ces blancs que je transporte à travers ma vie;... il y a belle lurette que j'ai cessé de trouver dramatique que tous les rêves ne se réalisent pas dans la vraie vie."

Pas de violence, une histoire linéaire tranquille et pourtant, si je n'irai pas jusqu'à dire qu'elle est passionnante, j'ai pris beaucoup de plaisir à sa lecture.
Un livre comme une pause, comme un grand verre de limonade fraîche, sucrée avec une pointe d'acidité que l'on prendrait sur une terrasse ensoleillée après une journée difficile.

Le tourbillon de la vie

7 étoiles

Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 48 ans) - 17 janvier 2015

C'est aujourd'hui l'enterrement de Léon, le patriarche de la famille Le Gall. Juste avant la cérémonie, une vieille dame, très parisienne, entre, embrasse le mort, et met dans le cercueil quelques babioles, symboles des souvenirs partagés. Il s'agit de Louise.
Louise et Léon se sont connus en 1917, alors que Léon venait de quitter ses parents et d'arrêter l'école pour se mettre au service de la France en travaillant dans la gare ferroviaire d'une petite commune où la belle et indépendante Louise officiait en tant que secrétaire du maire. Ils se tournent autour, s'apprécient, parlent, se charment, et décident de passer un weekend en tout bien tout honneur sur une petite plage du Tréport. Au retour, un bombardement allemand les sépare, et Louise disparaît de la vie de Léon.

J'ai beaucoup aimé la première partie de la vie de Léon et Louise, jusqu'à leurs retrouvailles incroyables dans le métro parisien. La rencontre et l'attente sont superbement décrites par Alex Capus, les dialogues sont amusants, et les personnages du village sont bien croqués. Je me suis plus ennuyée sur le reste de l'histoire. La description de la vie sous l'occupation est intéressante, mais pas suffisamment exploitée à mon goût, et la vie de Louise en Afrique, perchée sur ses lingots d'or, m'a paru assez peu crédible. De même, si le personnage d'Yvonne est bien détaillé, j'aurais aimé en savoir un peu plus sur la façon dont les enfants envisageaient la vie de leur père. Alex Capus raconte l'histoire de son grand-père avec une écriture sympathique, qui sait faire naître le sourire et l'émotion de son lecteur, sans jugement de sa part. Et c'est au final un peu dommage, il manque du sentiment, de la passion, un brin de folie dans la vie bien compartimentée de Léon. Mais ce n'est que mon avis !

Il avait acquis une certaine expérience de la vie et il savait, au bout de cinq années de mariage, que l'âme d'une femme est mystérieusement reliée au déplacement des constellations, au mouvement des marées et aux cycles de son corps de femme, peut-être bien aussi aux coulées souterraines de lave, aux trajectoires des oiseaux migrateurs et aux horaires de chemins de fer français, ou même, qui sait, aux quotas d'exploitation des champs de pétrole au Bakou, aux fréquences cardiaques des colibris des rives de l'Amazonie et au chant des cachalots sous la banquise de l'Antarctique.

Je vis bien, tu ne me manques pas, comprends-tu ? Tu es seulement un de ces points vides parmi tant d'autres, de ces blancs que je transporte à travers ma vie ; après tout, je ne suis pas devenue pilote de course automobile ni ballerine, je ne dessine pas et je ne chante pas aussi bien que je le désirais, et je ne lirai jamais Tchekhov en russe. Il y a belle lurette que j'ai cessé de trouver dramatique que tous les rêves ne se réalisent pas dans la vraie vie ; ça pourrait vite devenir un peu trop.

Fidèle aux passions de l'enfance !

6 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 27 décembre 2014

Alex Capus (1961- ) est un journaliste et romancier franco-suisse de langue allemande.
Il est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages dont deux sont disponibles en français : "Un avant-goût de printemps" (2007) et "Le roi d'Olten" (2011). Traduite dans de nombreuses langues, son oeuvre a été récompensée par le grand prix de Pro Helvetia.
"Léon et Louise" parait en 2012 chez Actes Sud.

1918, la première guerre mondiale s'achève. Léon et Louise ont 18 ans et toute la vie devant eux, ils vont tomber amoureux sur une petite plage de Normandie avant d'être séparés par les bombardements du Chemin des Dames, et puis se retrouver et se perdre sans cesse au fil des années...
Deux destins tout simples, avec leurs lots de joies, de peines et de désillusions.
L'histoire d'un amour contrarié mais indéfectible, qui traverse tout le XXème siècle, et restera intact malgré les vicissitudes de la vie, illuminant les vieux jours de Léon et Louise.

Un roman sur la fidélité. A son couple, ses idéaux, sa passion.
C'est son grand père que l'auteur nous raconte à travers le personnage de Léon, ce qui rend cette tranche de l'histoire de France d'autant plus touchante...
Un agréable moment de lecture !

Une histoire d'amour historique

8 étoiles

Critique de Didoumelie (, Inscrite le 5 septembre 2008, 51 ans) - 2 mai 2013

Voici un roman d'amour, dans le tourbillon de la vie, qui se situe lui même dans le tourbillon de l'histoire.

Léon et Louise se rencontrent de manière fortuite, puis se perdent de vue, se re-rencontrent, s'aiment, sont séparés par les aléas de la vie (et de la guerre), se retrouvent encore...

Je partage complètement la critique de Yotoga. C'est vraiment une belle histoire, avec des sentiments authentiques : offrez ce livre ou faites-le lire à votre entourage sans modération !

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