Rites d'infamie
de George Mc Kenna

critiqué par Kalie, le 30 juin 2012
(Sarthe - 54 ans)


La note:  étoiles
Dépaysant et sensuel
Pas gore pour un sou (sauf une scène à la fin et encore…) ni vraiment fantastique, « Rites d’infamie » (« Rites » - 1981) est un roman inhabituel dans la collection Gore. Toutefois, il se rattrape avec le sexe. Son atmosphère érotico-exotique est envoûtante et les scènes pornographiques (pas si nombreuses) évitent la vulgarité. Il faut dire que sur la forme, le livre est loin d’être mauvais avec son écriture assez raffinée.

Comme dans plusieurs autres romans Gore, il est question de rites vaudous et de divinités païennes sur l’île d’Haïti. Cependant, dans le cas présent, les descriptions minutieuses des us et coutumes du pays maintiennent l’intérêt et parfois même choquent le lecteur (la place des femmes haïtiennes, la vie des bossals du Massif et leur rapport à la mort).

Ben, un jeune homme désireux de fuir le monde « civilisé » débarque sur l’île d’Haïti. Un vieil ami de Port-au-Prince lui a légué un comptoir de commerce sur l’île. Ben prend possession de ses biens en compagnie de deux (très) jeunes filles qui lui sont entièrement dévouées (« ses placées »). Bien malgré lui, il devient polygame. Le jeune homme est confronté au riche et dangereux Chenier qui outre ses nombreux gardes du corps vénère la divinité Ogun Badagris, le dieu de la guerre. Chenier est le propriétaire de tous les comptoirs de l’île avec lesquels il ruine les autochtones. Pour asseoir son monopole, il veut acheter le comptoir de Ben contre une somme exorbitante avec en prime sa plus belle « placée ». Mais le jeune homme refuse l'offre...

Hélas, si la volupté et l’érotisme transpirent à chaque page, l’histoire manque un peu de consistance. De plus, les cérémonies païennes qui parsèment le récit sont légèrement redondantes.

A noter que les dernières pages révèlent une traîtrise vraiment inattendue.

Globalement, c’est un roman Gore très particulier qui m’a plutôt conquis.