Un coeur d'artichaut
de Charles Exbrayat

critiqué par CC.RIDER, le 30 juin 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Amusant et picaresque
En 1892, à Gênes, Don Fernandino Nola est à 30 ans un personnage un peu particulier. Ayant toujours vécu choyé par sa mère et par ses soeurs et étant fort plaisant de sa personne, il n'envisage sa vie que comme une longue suite de plaisirs en prenant bien soin de ne surtout jamais travailler. Pour ce faire, il n'a rien trouvé d'autre que de séduire des femmes d'âge mûr voire très mûr et de vivre à leurs crochets. Le commissaire Benito Piediluco lui, est un homme aigri et revanchard qui déteste les femmes depuis que son épouse l'a trompé avec un commis charcutier avant de l'abandonner. Il a entendu parler des frasques du séducteur génois et n'a qu'une envie, le coincer, car les procédés de Don Fernandino le dégoûtent particulièrement. Mais comme la plupart du temps, les victimes sont consentantes, sa tâche s'avère particulièrement difficile.
Bien que publié en son temps par la collection « Le Masque», ce roman reste aux confins du véritable roman policier. Il tient du roman picaresque ou social, de la fable ou du conte philosophique (on a même droit à une fin un peu cruelle, mais morale...) sur le thème de l'escroquerie au mariage, des gigolos, don juans et autres cougars dont on parle tant de nos jours. Cette histoire est amusante, pleine d'humour, de personnages pittoresques et de rebondissements. Il y a de l'arroseur arrosé dans cette affaire, du « tel est pris qui croyait prendre ». C'est très bien observé (le machisme italien en prend pour son grade), magnifiquement raconté dans une langue impeccable. Avec ce livre, le lecteur passe (comme toujours avec Exbrayat) un très agréable moment de divertissement.