La femme abandonnée
de Honoré de Balzac

critiqué par Exarkun1979, le 26 juin 2012
(Montréal - 44 ans)


La note:  étoiles
La femme abandonnée
La vicomtesse de Beauséant, une femme de trente ans s'est cloitrée dans son manoir après avoir vécu le malheur en amoure durant sa jeunesse. Gaston, un jeune homme dans le début de la vingtaine, réussit à la séduire et lui montre que l'amour existe encore à son âge. Les problèmes arrivent neuf ans plus tard quand la mère de Gaston essaie de la marier avec une fille d'une famille riche.

J'ai vraiment aimé cette histoire tragique entre ces deux amoureux. Balzac essaie de nous faire voir dans ce court roman que l'amour n'a pas d'âge et le bonheur ne se trouve pas avec l'argent. Balzac nous offre une fin digne de ce nom.
Un court roman avec une fin qui impressionne 8 étoiles

En prévision du confinement qui se profilait, j’ai acheté quelques romans de Balzac pour me permettre d’en lire durant ledit confinement, sachant qu’on ne pourra plus sortir et que les librairies et bibliothèques seront fermées. J’en ai donc commencé la lecture par « La femme abandonnée ».

L’histoire ne fait que 68 pages, augmentée d’une préface et d’un dossier pour arriver en tout à un petit 123 pages. Autant dire que l’histoire est courte, plutôt une longue nouvelle qu’un roman. Elle a été écrite en 1832 et fait suite à une autre histoire écrite en 1835 dans « Le père Goriot ». Ca fait un peu bizarre mais Balzac était une sorte de voyageur temporel littéraire et a été capable d’avoir écrit la fin d’un roman avant son début, et vice-versa, ainsi que toutes sortes de procédés, ce qui lui a permis de raccorder tous ses romans les uns aux autres et d’en faire la Comédie humaine. Une œuvre monumentale que j’essaie d’arpenter un peu.

Donc, « La femme abandonnée », conte l’histoire de la Vicomtesse de Beauséant, abandonnée dans le Père Goriot et qu’on retrouve ici, seule dans son château en Normandie. Survient un jeune homme, Gaston de Nueil, de 10 ans plus jeune. Que va-t-il se passer ?

On retrouve ici Balzac le sondeur des cœurs, l’analyste des sentiments, le peintre des âmes, l’écrivain de l’amour qui explique si bien les pensées et les élans des femmes, comme s’il était lui-même femme. Mais ici, Balzac ne donne pas, contrairement à son habitude, dans des descriptions destinées à poser le décor et les personnages. Il va plus directement à l’essentiel et se concentre sur l’histoire d’amour.

Même si sa construction est impeccable, littérairement parlant, je trouve que l’histoire manque de force et de développement (avec 68 pages, forcément !), même si l’auteur l’a voulu ainsi, et ce n’est pas ce que Balzac a fait de mieux. Mais sa fin impressionnante et émouvante sauve tout et est l’une des plus puissantes que j’ai lue.

Une œuvre à lire pour connaître le destin de Mme de Beauséant, l’un des personnages de la Comédie Humaine.

Cédelor - Paris - 52 ans - 18 mars 2020