La Fête à Venise
de Philippe Sollers

critiqué par Pendragon, le 24 octobre 2002
(Liernu - 53 ans)


La note:  étoiles
La Foire du Vide, oui !
Sapristi de sapristi ! Zut de zut et flûte de flûte ! Moi qui me faisais une joie de retrouver un bon petit Sollers (j’en ai déjà lu quatre avec plaisir mais je n’en avais plus lu depuis quelques mois), voilà que je me retrouve devant un roman (!!??) illisible qui ne raconte rien et qui, finalement, et tout bien considéré, n’est pas l’un mais bien l'autre (pas un roman, mais illisible, ça oui !).
Sollers est à Venise avec une jeune étudiante américaine, Luz. Geena est à New York, elle achète et vend des œuvres d’arts, faisant monter les prix. De temps à autre ils se téléphonent, de temps à autre Luz nage dans la piscine. Et Sollers, lui, semble être là pour des échanges illicites de tableaux, dont la « Fête à Venise » de Watteau.
Voilà ! C'est tout ce que l'on sait et c’est tout ce que l’on saura jamais au bout des 300 pages de ce « roman ». Rien de plus, rien d’autre. Rien, nada, nothing, vide total et néant garanti pour cause d'absence ou de dérangement, va savoir !
Comment Sollers finit-il avec 300 pages noircies alors !? Et bien, c’est simple, il cumule et culbute les phrases sans accroche aucune, ni avec un sens, ni avec le lecteur. Il nous parle de certaines œuvres de Watteau, de Van Gogh, de Gauguin, il nous parle du crâne de Mozart, il nous parle de Crébillon, il nous parle de Stendhal, etc… mais on dirait qu'il s’est contenté de prendre un manuel scolaire et d’en recopier ce qui s'y trouvait et que tout bon rhétoricien qui se respecte et voulant passer son bac de lettres connaît ! Et, avec force citations et recopiages, il arrive au bout de son livre…
Pas de philosophie, pas de psychologie et même pas une petite scène osée dont il a le secret à nous mettre sous la dent !
Déçu, déçu, déçu, déçu, déçu. Je suis déçu !
Ca se laisse lire 7 étoiles

Voilà un livre qui se laisse lire de manière dilettante : il s'y passe tout et rien de bien précis, s'y coule une sorte de vie oisive que j'aimerais tenter, quelques jours, voire quelques semaines, je l'avoue, à Venise.
Essayer plutôt Dictionnaire amoureux de Venise, du même auteur, un vrai délice. Et aussi Contre Venise, de Régis Debray, histoire d'être un peu objectif : vu mon pseudonyme, vous comprendrez que je suis plutôt du côté de Sollers.

Veneziano - Paris - 46 ans - 6 mai 2005