L'abeille et l'architecte de François Mitterrand

L'abeille et l'architecte de François Mitterrand

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances , Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par Eric B., le 10 juin 2012 (Bruxelles, Inscrit(e) le 15 février 2001, 57 ans)
La note : 9 étoiles
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Le style souverain

N’y voyez aucun apport avec l’actualité politique, mais j’ai relu, ces dernières semaines, à la faveur d’un réarrangement de ma bibliothèque, les deux livres-chroniques de François Mitterrand parus dans les années septante : "La paille et le grain" et le second, "L’abeille et l’architecte", mon préféré, peut-être parce que l’époque évoquée (les années Giscard) me parle plus que les années Pompidou. On peut penser ce que l’on veut du personnage, de ses ambiguïtés, de ses parts d’ombre, au-delà de son héritage, qui n’est pas mince, François Mitterrand restera aussi comme le représentant d’une génération politique qui savait encore tenir la plume. Si ses chroniques ont vieilli en ce sens qu’elles puisent une part importante de leur matière dans une actualité politique qui n’est plus de notre temps, elles gardent leur intérêt par le style, une façon de percevoir et de dire qui méritent encore le détour. Mitterrand n’a peut-être pas le souffle, l’ampleur (ou la pompe, pour ses détracteurs) du Général De Gaulle, qui justifient pleinement l’entrée des "Mémoires de guerre" dans la prestigieuse collection de La Pléiade, mais c’est aussi, je pense, un écrivain dans tous les sens du terme.

Quelques pépites glanées au passage :

« Je ne calcule pas, je sens. »

« J’ai changé dans la continuité. »

« Quand on s’use à faire carrière, il ne reste rien pour l’histoire. »

« Ma liberté ne vaut que si j’assume celle des autres. »

« Le socialisme n’est pas un objectif, mais une démarche. »

« Gaston Deferre observe que la gauche fait des programmes et la droite des promesses. La promesse vole avec le vent. Le programme reste. »

Et celui-ci, que n’auraient pas renié les opposants au sarkozysme :

« La droite musclée n’est jamais si forte et si prospère que dans les malheurs de la patrie. Au besoin, elle les fabrique. »

On peut dire que Mitterrand avait le sens de la formule qui fait mouche !

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