Tabac
de Dan Franck

critiqué par Jules, le 23 octobre 2002
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Une lutte dure et farouche !
Ce livre ne manque vraiment pas d'intérêt ni surtout d’humour. D’une écriture belle et vivante, l'auteur nous raconte son parcours avec ce compagnon collant et exigeant.
Il nous fait vivre son passage de 15 cigarettes par jours à quinze ans à celui de deux paquets par jour aujourd’hui. Cela après de multiples tentatives de ruses, d’abandons de la cigarette pour la pipe ou le cigare. Résultats ? De nombreuses périodes de sa vie durant lesquelles il a cumulé les trois !
Jusque là, vous me direz que cela n’intéresse que les fumeurs… Mais dans ce petit livre, Dan Franck nous raconte aussi toute une époque au travers des événements importants de sa vie et de la vie française et même internationale. Mai 68, la mort d’Allende, sa rencontre inattendue avec Roger Hanin dans une DS 21, les soirées de jeunes, la musique qui s’écoutait à l'époque, les chanteurs phares etc.
Et toujours, et partout le tabac. Ce tabac omniprésent qui le fascine, qui le dégoûte, qui le suit partout, auquel il résiste, auquel il cède, contre qui il râle, qu’il aime… Ses rapports avec lui sont semblables à ceux qui régnaient entre Elisabeth Taylor et Richard Burton !

Ecoutez-le : «La première cigarette (du matin) est la meilleure. Comme toujours, lorsqu’on se retrouve après une longue absence. Personne ne se lasse jamais d'étreindre une amoureuse qui a manqué. Une séparation s’honore par d'intimes retrouvailles. Il faut garder longuement la première bouffée, qu’elle se répande dans le corps comme dans une maison dont elle ferait à nouveau le tour du propriétaire. A sa place, si bien à sa place. »
Un combat constant entre attirance et dégoût au bout duquel notre auteur semble s'avouer définitivement vaincu !
Mais, surtout, que cela ne décourage personne ! A commencer par moi !.