Vie animale
de Justin Torres

critiqué par Psychééé, le 4 juin 2012
( - 36 ans)


La note:  étoiles
Une enfance pas comme les autres...
Trois frères, élevés dans une famille pauvre et mixte : la mère est blanche, tandis que le père est Portoricain. Ils ont eu leurs enfants très jeunes, alors ils ne savent pas trop comment s'y prendre pour les élever. Ils ont l'air totalement déboussolés et démunis face à la réalité ; c'est dans cet univers de violence, et d'amour - à leur manière - qu'évoluent ces trois enfants, un peu comme des animaux. Ils sont très proches les uns des autres, se battent violemment ou fuguent tour à tour pour se diriger vers une autre vie. Les parents s'aiment, se déchirent et se rabibochent, ne montrant pas le meilleur exemple. Forcément, à l'âge adulte, les frères auront des séquelles. On découvre à la fin que le narrateur est le plus jeune des enfants ; il nous parle quelques années plus tard. Manifestement, il a changé, il est différent des autres. Résultat d'une enfance brutale, cruelle et sans repères. Il n'y a plus de limites.

J'ai été surprise par l'omniprésence de la violence et la cruauté des membres de cette famille partagée entre amour et haine ; même si il existe des moments drôles et de complicité entre eux. J'ai trouvé la fin pour le moins déroutante, et la comparaison avec des animaux la plus juste qui soit. L'auteur nous rend compte d'une enfance bien différente de celle contée dans les romans conventionnels, et c'est une claque que l'on se prend.
Les trois mousquetaires 6 étoiles

Court roman racontant les déboires d’une famille métisse, pauvre mais unie, de New York. À la tristesse d’un quotidien marqué par une certaine négligence l’auteur offre en contrepartie la vivacité de l’enfance. Un contraste intéressant. Le trio de frères est remarquablement bien évoqué.

Mais à la fin, le récit bifurque et s’éparpille au lieu de nous offrir un finale digne de ce qui avait été entrepris. Un petit livre original qui laisse présager mieux pour le futur de ce jeune écrivain.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 29 novembre 2012


Un premier roman prometteur ! 7 étoiles

Ils sont trois frères tels des loups assoiffés de vie, nés de parents bien trop jeunes, une meute qui tente de survivre entassée dans un clapier en plein cœur de Brooklyn. C'est le plus jeune qui raconte leur enfance, « Ma » sa mère petit bout de femme qui bosse la nuit dans une brasserie et « Paps » son père le portoricain qui n'arrive pas à garder un boulot, qui s'emporte pour un rien levant la main à tout va et qui achète un pick-up alors qu'ils sont cinq et qu'ils n'ont rien à manger. Les enfants eux s'accommodent, ils aiment leur vie, ils sont heureux comme ça à faire les quatre cents coups unis dans les déboires, dans les bêtises, dans les rires. Puis vient le temps de l'adolescence, l'unité fratricide s'éloigne, le narrateur sent qu'il change, ses désirs vont vers la gent masculine et la meute aura bien du mal à tolérer ce détachement. En un foisonnement de tranches de vies l'auteur raconte le quotidien d'une famille fusionnelle de l'Amérique banlieusarde, un premier roman un rien autobiographique, c'est rythmé, insolent, mouvementé, bref sauvage tel la Vie animale que laisse entendre le titre au demeurant fort bien approprié !

Oops - Bordeaux - 57 ans - 25 juin 2012