Charme du temps et du contretemps
de Pierre Roudy

critiqué par Zazy, le 25 mai 2012
( - 75 ans)


La note:  étoiles
entre rêve eyt réalité
Tout commence normalement. Nous assistons à la rencontre d’un homme et d’une femme, aux prémices d’un, peut-être, nouvel amour. Ils se donnent rendez-vous dans le même café le lendemain. Elle y arrive première pour mieux l’attendre et le voit Lui en compagnie d’une jolie jeune femme… Elle s’enfuit et lui, ayant raccompagné son avocate, La voit sortir la tête haute…. Ensuite, ce ne sera que quiproquos, rencontre ratées, mais de contretemps en quiproquos, ils finiront par se retrouver. Rien de banal me direz-vous, oui, mais…. Entre temps ou en contretemps, Il est à l’hôpital et là, nous ne savons plus sur quelle rive nous nous promenons, le réel ou le rêve-cauchemar ??? Il La voit et Elle serait à ce même hôpital et, peut-être même service. Puis de nouveau dehors, ils se retrouvent, silhouettes semblant familières et tombent dans les bras l’un de l’autre. Tout ceci revient dans la norme. Oh là lecteur ! pas si vite car nous voici dans un contretemps sérieux !!! La distorsion du temps !!!! L’inversement proportionnel s’en mêle et le dénouement sera des plus surprenants.
Tout ceci peut paraître déroutant et, ça l’est. il faut essayer de faire abstraction de toue réalité concordante. Lui ne cesse de La rencontrer de nous raconter ces premières fois renouvelées, mais, toujours premières fois. Ces premières fois ne nous laissent t’elles pas des souvenirs inoubliables ?

Un livre déroutant qui ne cesse de nous sortir de la réalité pour nous embarquer dans les rêves sous médicaments ou fièvre pour mieux nous ramener à cette réalité. La construction du livre favorise cet état. Les chapitres sont courts. Les paragraphes concernant la parenthèse hospitalière sont faits de phrases courtes, ponctuées de points de suspension, d’interrogation… qui permettent d’entrer dans le délire du malade. En musique, le contretemps est suivi d’un silence et il y en a beaucoup entre deux rencontres.

Pierre Roudy a une écriture simple, vivante et poétique qui permet de passer outre ces imbroglios et contretemps, même si, de temps à autre, je me suis posée la question : « Voyons voir, où sommes-nous, qui sont-ils…. »