Y a-t-il un Français dans la salle ?
de San-Antonio

critiqué par JEANLEBLEU, le 23 mai 2012
(Orange - 56 ans)


La note:  étoiles
Une rafale de coups de poing...
Ce roman a été celui ou Frédéric Dard a fait la jonction avec San-Antonio. C'est à dire le premier roman signé San-Antonio dont le héros et l'histoire n'ont rien à voir avec la saga des San-Antonio. Ce faisant, il donnait une vie réelle à "sana" et acceptait définitivement l'identité avec sa créature.

Ce récit de l'apogée d'un destin politique à la fin du septennat de Giscard d'Estaing m'a subjugué. Je l'ai reçu comme une rafale de coups de poing en pleine figure. C'est tout à la fois drôle (parfois), dérangeant (souvent), émouvant (quelquefois), mais ce n'est, en tout cas, pas manichéen.

Le style en est excellent (que ceux qui pensent encore que Frédéric Dard ne savait pas écrire lisent ce livre !).

On retrouve, bien sûr, le procédé d'interpellation régulière du lecteur (que Frédéric Dard affectionnait particulièrement).

J'ai souvent pensé à Céline (un des maîtres de l'auteur) en lisant ce roman. Mais un Céline, auquel il reste encore quelques illusions et espoirs quant à l'humanité. Un Céline qui trouverait encore quelques parcelles de beauté dans notre monde. Enfin, un Céline qui saurait aussi être indulgent avec ses congénères...

Il ne me reste plus qu'à regarder le film qu'en a tiré Jean-Pierre Mocky en 1982 (le roman date de 1979). Néanmoins, le synopsis de ce film me donne des doutes sur la totale fidélité avec le roman...
Epoustouflant 10 étoiles

Dans ce roman , il y a tout ... la grossièreté, la poésie la tendresse et la dureté. Il y aurait bien encore une bonne douzaine de qualificatifs qui iraient comme un gant à cette fresque . L'auteur nous offre une palette de personnages qui sont malheureusement le reflet de la réalité. En effet, autour de ce président de parti dont le charisme peut lui permettre de briguer la plus haute fonction de l'état gravite toute une faune de personnages dont certains sont sordides.

Ce livre ne laisse pas tout à fait intact.

Le début du livre donne le ton:

Le Président pète, comme tous les présidents lorsqu'il fait matin et qu'ils sont seuls.
Flûte ! Juan-Carlos était encore là, dans l'embrasure de la fenêtre, à se débattre avec les multiples cordons des rideaux.
Ennuyé pour son standing, le Président remue sa tasse sur le plateau dans l'espoir de trouver un bruit plus ou moins similaire, mais la rime est pauvre

Easyreader - - 73 ans - 14 juillet 2013