Les amants de la liberté: L'aventure de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir dans le siècle
de Claudine Monteil

critiqué par Catinus, le 17 mai 2012
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Jean-Paul et Simone


« Aux yeux du monde, ils restaient un couple, une référence, un phénomène littéraire et politique «. Voilà qui résume assez bien cet ouvrage qui ne se veut pas du tout polémique. Sartre et de Beauvoir ont été les meilleurs amis du monde durant cinquante ans. Avec des tourmentes, on s’en doute bien. Jean-Paul était plutôt du type volage avec la gente féminine et Simone en resta longtemps affectée, bien que elle aussi connut d’autres amours.
Tout est parti d’un accord verbal : « Entre nous, il s’agit d’un amour nécessaire ; il convient que nous connaissions aussi des amours contingentes. », dixit Sartre. Ils se retrouvaient le plus souvent possible, de préférence tous les jours, pour étudier et surtout pour écrire, chacun à sa table, construisant des œuvres singulières mais ils ne vivaient pas ensemble, en couple, encore moins mariés, avaient des domiciles distincts. Ils furent les pionniers des actuellement 4 millions de Français qui ont adopté ce genre de vie (comprenez en domiciles séparés).

Leur prise de paroles politique fait également partie de leur légende. La guerre d’Algérie, l’intervention musclée du pouvoir soviétique en Hongrie et en Tchécoslovaquie ; Cuba, le Vietnam, le MLF, le droit à l’avortement, etc.… autant de combats. « Sartre et Beauvoir avaient un autre défaut grave aux yeux des puissants. Ils avaient le don d’exprimer avec des mots simples ce que ressentaient des hommes et des femmes dans le monde entier : le désir de liberté qui est le premier de leurs droits ; l’envie de lutter contre les injustices et les dictatures. »
A noter : Jean-Paul et Simone ont eu le bon goût de toujours se vouvoyer lors de leurs conversations. (je trouve cela très chic !).

Comme ces deux vies ressemblent à un vrai roman ! La lecture de cet ouvrage m’a donné le goût de lire ou de relire « Le Diable et le Bon Dieu « et « Tous les hommes sont mortels «.


Extraits :

- Pour la première fois résonna dans l’esprit de ses contemporains la phrase devenue célèbre : « L’enfer, c’est les autres «. Elle devait donner lieu, selon lui, à d’infinis malentendus. Contrairement à l’analyse commune qui en était faite, il n’avait pas voulu dire que les rapports avec les autres étaient impossibles ; ils ne l’étaient que « si je me mets dans la totale dépendance des autres «.

- Le lendemain de la mort de Gide, une amie commune des deux amants télégraphia à François Mauriac : « Enfer n’existe pas – Pouvez vous marrer. Prévenez Claudel. Signé : André Gide «.