Chute dans le réel
de Robert Silverberg

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 8 octobre 2002
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Au-delà du labyrinthe architectural, le labyrinthe psychologique
De ce recueil, je ne parlerai que du roman « L’homme dans le labyrinthe » puisque c'est le seul que j'ai lu, dans une édition tellement ancienne qu'il n’y avait pas d’isbn.
Il n’est apparemment reparu que dans ce recueil, dont je gage de la qualité si les autres romans sont à la hauteur de celui-ci.

Dick Muller vit depuis 9 ans sur la planète Lemnos, au sein du labyrinthe.
Il est le seul, jusqu’à présent, à avoir réussi cette prouesse : déjouer les pièges, multiples, vicieux, cachés et parvenir au centre de cet enchevêtrement, là où la vie est possible.
D'autres, avant lui et après lui, ont tenté de relever le défi, avec toujours le même résultat : la mort.
Il est donc seul, et c'est ce qu'il recherche.
Etre le plus loin possible des hommes.
Mais que lui ont-ils donc fait, ces hommes, pour qu’il les haïsse tant ?
Ils l’ont rejeté au retour d'une mission sur une planète ; il en était revenu changé, les Hydriens ayant opéré certaines manipulations pendant son sommeil.
Voilà que ces hommes se rappellent de son existence car ils ont besoin de lui pour une étrange mission.
Mais il leur faudra redoubler de ruse pour le convaincre.
Sans parler de l’épreuve du labyrinthe.
Arrivés au coeur de l'inextricable, parviendront-ils au coeur de l'homme ?
Deux hommes se collent à la tâche : Charles Boardman, diplomate dont la devise pourrait être « la fin justifie les moyens » et Ned Rawlins, choisi pour la naïveté qui transparaît dans la moindre de ses paroles.
Ce dernier réussira-t-il à amadouer Muller ?
Quant à Muller, acceptera-t-il de venir en aide à l’humanité qui l'a banni ?
Malgré une certaine faiblesse dans ses personnages qui sont des caricatures (le gentil est vraiment très naïf, mais quand il se réveille, reste très gentil ; le méchant est retors et le reste ; le dégoûté est dégoûté), ce roman de SF m’a passionnée par son suspense et je reste admirative devant les dialogues qui tiennent du combat psychologique.
Bien construit, détendant, voilà un roman que je vous conseille si vous avez besoin de distraction intelligente.