Severa
de Maria Messina

critiqué par Rotko, le 6 octobre 2002
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
Elle avait toujours aimé "marcher toute seule", même petite.
La famille Santi vit chichement en Sicile, dans l'ombre de bâtisses majestueuses, non loin du palais Renzoni et de l'Eglise Santa Maria Inter Vineas. Les Dames du palais Montauti connaissent-elles l'existence de Mme Emilia, la veuve de l'instituteur, avec son fils handicapé mental, et ses deux filles si dissemblables, Myriam et Sévera ? Pourtant Severa, devenue modiste, en jeune fille qui sait mener sa barque et bien décidée à sortir de la classe "défavorisée", devient indispensable, avec son talent pour créer les coiffes originales dont ces Dames raffolent. Myriam s'occupe de sa mère et accepte de vivre humblement. Severa est d'une autre trempe. Elle prend plaisir à afficher sa réussite, elle a maintenant des employées, et représente le "bon goût".

Le dernier livre de Maria Messina est un drame. Concise, l'histoire montre des personnages silencieux, avec des espoirs et des illusions qui ont la vie dure. Finalement, ça ne fait guère de bruit une femme "minée de l’intérieur". On dit que le Tronto coule "dangereusement" dans la ville, on fait moins de cas des êtres qui sombrent.