Le sens commun
de Thomas Paine

critiqué par Oburoni, le 2 mai 2012
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
D'une Révolution à l'autre
Suite à deux mariages ratés et une vie professionnelle assez chaotique qui ne mena nulle part Thomas Paine décida, en 1774, de quitter l'Angleterre pour l'Amérique. Ce sera une sage décision; non seulement elle va transformer sa vie mais, aussi, nous livrer un grand pamphlétaire à l'heure où l'Amérique est en pleine querelle indépendantiste.

Se mêlant ici aux débats, Thomas Paine fait plus que d'étaler d'un style des plus limpides les arguments en faveur de couper les ponts (politiquement) avec l'Europe; pour mieux dénoncer l'oppression britannique il s'attaque aux fondements même du système monarchique, héréditaire et reposant sur une aristocratie ne se souciant que de ses propres intérêts. Allant même plus loin, il en profite aussi pour jeter les bases d'une nouvelle Constitution, une "Charte Continentale". Si le gouvernement américain ne doit pas dépendre d'une monarchie européenne, il se doit encore moins d'être une monarchie lui-même.

On le comprend, publié anonymement à Philadelphie en 1776 "Le Sens commun" est un pamphlet radical qui ne fait pas dans la demi-mesure. Rendant Thomas Paine célèbre des deux côtés de l'Atlantique, son impact et ses conséquences seront immenses : six mois après sa publication la Déclaration d'Indépendance était proclamé.

La cause du peuple américain, un peuple soucieux de ses "droits naturels" face à l'oppression d'une monarchie de droit divin ne fut-elle pas, après tout, la cause de l'humanité ? La France, par exemple, n'avait alors qu'à peine plus d'une décennie à attendre pour livrer au monde sa propre Révolution...