Le grand remplacement
de Renaud Camus

critiqué par Aktukritik, le 24 avril 2012
(Nantes - 38 ans)


La note:  étoiles
Une critique de l'immigration contemporaine
Renaud Camus a publié au mois de novembre 2011 son livre Le Grand Remplacement. Empruntant ce concept à Bertolt Brecht puis au philosophe Robert Redecker, il considère que depuis les indépendances nord-africaines, l’Europe et plus particulièrement la France ont procédé au Remplacement des autochtones par des populations arabo-musulmanes. Renaud Camus récuse totalement l’idée de repentance liée à la colonisation pour légitimer l'immigration “imposée” aux Français. Considérant que des générations se sont battues pour obtenir l’indépendance, il conteste” la contre-colonisation” à laquelle se trouvent confrontées la France et l’Espagne.

Camus adhère au “choc des civilisations” puisqu’il considère la civilisation arabo-musulmane comme étant incompatible avec la civilisation hélléno-chrétienne de la France et les autres pays d’Europe. Ainsi, il envisage la “nocence” c’est à dire ce qui nuit à la société comme l’instrument du Grand Remplacement. L’immigration serait le visage abjecte du remplacement. Selon Camus, cette immigration serait l’instrument de la conquête arabo-musulmane prédite depuis l’indépendance algérienne depuis 1962. Pour justifier cette “conquête”, il s’appuie sur le discours de Boumédienne qui affirma qu’un jour viendra où les enfants des Algériens viendront en France et en Europe de l’ouest mais ce ne sera pas en amis, ils sortiront du ventre de leurs femmes.

Vantant les mérites de Charles Martel et l’héritage littéraire du romancero, l’Europe est selon Camus, ce qu’elle a toujours combattu. L’Europe de l’ouest étant traditionnellement chrétienne et héritière de frontières construites par opposition avec l’étranger, l’immigration ne peut être en aucun cas, un aspect positif du monde moderne parce qu’elle dénaturerait les paysages traditionnels français. Imposer sa culture et ses coutumes c’est perturber l’ordre social des autochtones, il cite l’exemple des prières de rues qui sont incompatibles avec l’Histoire du peuple français. La surpopulation serait le symbole de la destruction de l’environnement et des acquis sociaux des pays d’accueil. Or, la politique immigrationniste actuelle détourne le droit d’asile parce qu’elle accepte des populations étrangères au nom des droits de l’Homme mais surtout pour faire pression sur les salaires des travailleurs nationaux.


L’avis du blogueur

Cet essai s’inscrit dans la droite ligne du parti politique l’In-nocence créé par Renaud Camus, parti écologiste dénonçant tout ce qui nuit à la société. Un essai plus conceptuel que socio-économique qui s’appuie également sur des arguments historiques empruntés à De Gaulle, Boumédienne et d’autres hommes d’état ou intellectuels. Flirtant avec l’hostilité envers l’immigration d’Afrique du Nord, il pourrait se rapprocher du Front National, parti pour lequel il appelle à voter aux élections présidentielles de 2012.

Lectures cursives:

La Gauche et la préférence immigrée, Hervé Algalarrondo

Fatigue du sens, Richard Millet