Arcadia
de Lauren Groff

critiqué par Elya, le 24 avril 2012
(Savoie - 34 ans)


La note:  étoiles
Communautarisme ou secte ? Une limite nébuleuse
Les individus et groupes catégorisés comme anti-conformistes sont encore "tendances" de nos jours ; leur pensée et mode de vie interpelle, attise tantôt la curiosité, tantôt le dédain, de la population en général, des politiques, des adolescents qui se retrouvent parfois dans les propos énoncés. Lauren Groff s'est ici attelée à nous conter le quotidien d'une société hippie fictive des années 60 aux Etats Unis, depuis son origine jusqu'à sa déchéance.
Nous suivrons particulièrement l'histoire de Pouce, petit garçon au début de l'histoire, personnage atypique au caractère puritain. Le récit s'organise en 5 grandes parties qui font chacune un bond dantesque dans le futur et crée donc à ce roman un côté original dans sa construction.

Lauren Groff ne juge jamais le mode de vie et les opinions de ces gens un peu à part, qui élèvent pourtant leurs enfants dans des conditions d'insalubrité et d'insécurité assez sordides. L'auteur nous permet tout de même d'adopter un regard lucide sur cette société, qui n'a pas tenu sur la durée, et a engendré des drames. Des drames qui certes auraient pu exister dans toute famille, mais dont les facteurs de risque sont sans doute augmenté avec une telle vie.

Le style est assez simpliste, l'histoire est en revanche très agréable. Le thème des dérives et des joies d'une société organisée autour d'un gourou est déjà vu, mais abordé d'une façon intéressante ici.