... Bleue comme une orange
de Paul Éluard

critiqué par Prozac, le 2 octobre 2002
(IDF - 47 ans)


La note:  étoiles
A haute voix, l'amour agile se leva
C'est en me promenant dans le rayon poésie de mon libraire que mon attention s’est arrêtée sur cet ensemble de vingt neuf poèmes tirés du recueil L'amour, la poésie que le poète a dédié a sa femme, Gala, en 1929. Eluard et Gala se sont connus en 1912, se marient en 1917 et se séparent en 1930, soit un an après un repas chez le peintre Dali dont Gala s'éprend. C'est poèmes m’ont envoûtés. Ces poèmes témoignent son amour à sa femme, un amour sans limite car il survit à leur séparation. Une passion devenue douloureuse par le désamour de l'être aimé. Les poèmes s'enchaînent, mêlant entre eux les mots tendres de l’amour. Les vers se déroulent, suivant la logique de l’amour des débuts encore hésitant et celui de l'arrivée qui fait mal. Les premiers vers dévoilent l'hésitation des cœurs :
« A haute voix L’amour agile se leva Avec de si brillants éclats Que dans son grenier le cerveau Eut peur de tout avouer »
Puis les derniers montrent la douleur du poète :
« Je me suis séparé de toi Mais l'amour me précédait encore Et quand j’ai tendu les bras La douleur est venue s'y faire plus amère Tout le désert à boire Pour me séparer de moi-même. »
Ce chant d’amour est admirablement illustré par la calligraphie d'Hélène Favrier.