Le vol du vampire
de Michel Tournier

critiqué par Lecassin, le 10 avril 2012
(Saint Médard en Jalles - 68 ans)


La note:  étoiles
Notes de lecture...
Publié en 1981, « Le vol du vampire » est un recueil de notes de lecture. On trouvera une trentaine de textes critiques ou commentaires et de chroniques, réunis sans autre fil conducteur que les goûts de Michel Tournier. Bien sûr, sa longue fréquentation de la littérature allemande nous emmènera vers Kant, Goethe et Hesse…mais sa curiosité pour toutes les littératures nous ouvrira les portes de Sartre, Malraux, Boudard… J’en passe. Pour finir par cinq maîtres : Maurice de Gandillac (?), Claude Lévy-Strauss, Denis de Rougemont, Ernst Jünger et… Maurice Genevoix.
Il s’agit là d’un recueil d’une très grande érudition. Qu’il s’agisse d’histoire littéraire ou de philosophie, Michel Tournier est toujours aisé et plaisant à suivre dans un exercice où il excelle : une sorte de petites causeries au hasard de ses promenades littéraires. Rien de bien neuf, diront les esprits chagrins… Tant pis, le plaisir a parfois besoin du repos de l’esprit ; et quel plaisir de partager (ou non) avec un tel génie littéraire du ressenti sur des lectures communes.
D'un lecteur à l'autre 8 étoiles

En 1981, Tournier a provisoirement laissé de côté le romanesque pour nous offrir ce "Vol du Vampire" qui, à une lettre près, pourrait donner le titre d'un film de Jean Rollin (rajoutez un "i" au mot "Vol"), ce qui fait qu'à chaque fois que je vois le titre de ce livre, j'y pense, et ça me fait le lire erronément, systématiquement.
Ce livre n'est ni un roman ni un recueil de nouvelles. C'est un essai, officiellement nommé "notes de lecture" en fait, dans lequel Tournier nous parle de plusieurs lectures qu'il a faites, et analyse, rapidement, pour nous, avec son style si remarquable, ces oeuvres. Il parle aussi bien du conte de fées que de Goethe, de Stendhal que de Flaubert, d'Emile Ajar (et de Romain Gary dont Ajar n'était qu'un pseudonyme, on l'a appris en 1980 à la mort de Gary) que de la passion, pas totalement concluante mais très touchante, de Zola pour la photographie.
Pour Tournier, un livre, c'est un vampire que l'on lâche à sa parution, et qui va sucer le sang de son lecteur qui, une fois qu'il l'aura lu, s'empressera de le relâcher pour qu'il aille sucer le sang d'un autre lecteur potentiel.
Cet essai, qui aborde ces oeuvres et/ou auteurs selon un aspect chronologique, est très intéressant. Un peu aride parfois, encore que. Disons que ce n'est pas à lire pour découvrir l'auteur, mais qu'un amateur en Tournier appréciera.

Bookivore - MENUCOURT - 41 ans - 4 juillet 2021