La gloire de l'Empire
de Jean d' Ormesson

critiqué par Hervé28, le 9 avril 2012
(Chartres - 54 ans)


La note:  étoiles
Epatant !
"La gloire de l'Empire" est sans nul doute le roman qui a permis à Jean D'ormesson d'accéder à l'Académie française.
Dans une émission littéraire des années 70, le futur académicien affirmait avec un certain culot (de mémoire) :"si vous ne deviez lire qu'un seul livre dans votre vie, lisez celui-ci , car il y a tout"
Et il avait raison. C'est certainement le roman le plus construit de Jean d'Ormesson, celui où il met son (immense) érudition à la portée de tous en nous livrant cette épopée.
Il s'agit là de l'histoire du monde, celui d'un monde imaginaire où l'Empereur Alexis ou encore Basile , Irène, les amours d'Hélène et de Fabricien ne sont que des échos à la réalité de la conquête d'Alexandre, des conquêtes de César, de la Chute de Rome ou encore aux pièces de Racine.
Roman intelligent,un pastiche talentueux qui reprend les grandes dates de notre histoire, les grandes tragédies de la littérature occidentale , mais aussi les plus grands mythes.
L'ombre d'Homère souffle sur cette aventure.
Lisez le et surtout relisez-le.
l'Empire qui précéda l'Histoire 10 étoiles

Dans une interview avec Philippe Bouvard, la seule que j'ai trouvée où Jean d'Ormesson parle vraiment de son roman en entrant dans les détails sur ce qu'il voulait faire, dans une interview plus récente il avoue qu'aucun éditeur n'en voulait et que finalement ça a été un succès. Dans cette interview, il présente son livre comme un "roman de science-fiction qui au lieu d’imaginer la société après la nôtre imagine une société avant l'histoire officielle"(c'est en tout cas ce que j'ai compris), le roman n'est pas difficile à lire, mais comme ces livres dont on sent l'érudition de l'auteur on n'a pas toutes les clés en place pour savoir de qui il s'inspire pour créer ses personnages et ce n'est pas un livre qu'on lit forcément comme un "page turner" où l'on a envie de lire pour découvrir la suite, ici, pour ma part du moins, j'ai du le reposer et le reprendre, déjà car s'il ne fait "que" 600 et quelque pages dans l'édition Folio (suivant les livres, je peux lire 200 pages en un jour si je tombe sur un livre haletant), ce livre ne se dévore pas, il se déguste car Jean d'Ormesson invente un empire fictif qui aurait inspirer les plus grands écrivains, politicien, révolutionnaires, tacticien, d'Alexandre Dumas à Jules César, de Victor Hugo à Stendhal et les événements de notre époque, il ne se contente pas de raconter la conquête d'un territoire qui s'étend de l'Europe à l'Asie, mais il montre à chaque fois les progrès entrepris à chaque règne ainsi que le revers de la médaille, l'évolution de la culture,sous toutes ses formes.

Ce n'est pas le premier roman de Jean d'Ormesson, mais il ne fait pas de doute que celui-ci lui a permis de mettre un pied à l’Académie Française et qu'"au plaisir de Dieu" aussi une grande fresque romanesque (je ne l'ai pas encore terminé, mais je l'ai ressenti comme une grande fresque romanesque) lui a permis d'y mettre le second, car quand on lit "La gloire de l'empire" ce n'est pas un roman qu'on lit mais plusieurs, il y a de la tragédie, du romantisme, de l'aventure, de la réfraction, de la comédie, un cours d’Histoire, de philosophie, une réflexion sur notre passé et notre époque.

Killeur.extreme - Genève - 42 ans - 28 janvier 2018


L'épopée d'Alexis Ier de Byzance 8 étoiles

L'Empire romain d'Orient a connu de nouveau une période de stabilité et de conquête après Alexandre, au XIème siècle, avec le long règne d'Alexis, le plus étendu dans le temps. Comme l'Empire romain d'Occident, la menace barbare aux portes de l'Empire se fait connaître, à laquelle s'ajoutent les appétits ottomans sur l'Europe. Jean d'Ormesson met en branle son immense culture, proche de l'érudition, pour développer l'épopée de cette lutte en avant lancée en guise de stratégie de défense.
Ce long roman en apprend beaucoup sur une époque peu connue du grand public, dont le souvenir s'évapore vite après les cours d'histoire du début d'année de cinquième. Il emmène loin, dans le temps, dans l'espace, dans la connaissance, dans les interrogations sur le processus narratif. Cette oeuvre s'avère dense et enrichissante, au risque de perdre par moments l'attention de la lectrice et du lecteur, par l'abondance de renseignements. Elle aurait valu à l'auteur son entrée à l'Académie française.

Veneziano - Paris - 46 ans - 23 décembre 2017