La nuit la plus longue de James Lee Burke

La nuit la plus longue de James Lee Burke
(The tin roof blowdown)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers , Littérature => Anglophone

Critiqué par Angreval, le 9 avril 2012 (Brossard, Inscrit le 11 août 2010, 77 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 631ème position).
Visites : 4 677 

Au coeur du drame de Katrina sur la Nouvelle-Orléans

«A l'été 2005, un terrifiant ouragan dévaste le sud de la Louisiane. Son impact sur La Nouvelle-Orléans évoque la bombe atomique qui a anéanti Hiroshima. Envoyé en renfort dans la métropole sinistrée, Dave Robicheaux découvre un tableau apocalyptique : les pillards y font la loi, la désorganisation a permis l'explosion de toutes les formes de violence, la société moderne civilisée a régressé au stade d'une jungle primitive où rôdent les prédateurs. Chacun se cache et survit comme il le peut. Dans cet univers de cauchemar, Robicheaux veut comprendre comment deux jeunes Noirs se sont fait descendre alors qu'ils rôdaient dans un quartier riche. Lynchage raciste rendu possible par les circonstances, ou règlement de comptes d'une autre nature ? Car les deux victimes n'étaient pas des enfants de choeur...» (Présentation de l'éditeur)

Dave Robicheaux campe ce détective d'une petite ville de Louisiane au passé sans doute marqué d'alcoolisme et de violence, mais racheté par son attachement familial. Opiniâtre, il l'est doublement quand sa famille est menacée alors qu'il mène une enquête dans l'univers cauchemardesque qu'est devenu La Nouvelle Orleans au passage de l'ouragan Katrina.

Mais outre les péripéties de l'enquête, la description de l'ouragan, de sa dévastation et des drames vécus par ses habitants prennent une dimension presque réelle. Plus que tous les reportages, certaines scènes transmettent mieux encore la réalité de ce désastre.

Plus encore, la profondeur donnée à ce personnage de détective, ses réflexions, ses engagements, ses doutes captivent, d'autant plus que Dave Robicheaux est le narrateur du récit. L'ensemble transmet admirablement l'odeur quasi mortelle de cette ville dévastée, la moiteur de l'air sous les chênes verts près des bayous et même la désorganisation des services publics.

En somme, plus qu'un simple thriller; un roman captivant par ses multiples dimensions historiques, tragiques, humaines.

Citation:
«Un jour, George Patton a dit à ses hommes que ce n'est pas en donnant sa vie pour son pays qu'on gagne les guerres. On gagne les guerres en forçant le connard d'en face à donner sa vie pour le sien. » p. 255

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16ème opus Dave Robicheaux

9 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 15 décembre 2017

Précisons d’emblée que Dave Robicheaux, détective de New Iberia, dans le sud de la Louisiane, pas si loin de New Orleans, est le personnage récurrent de James Lee Burke.
La Louisiane étant son Etat natal, James Lee Burke y consacre l’essentiel de ses polars. Ce 16ème opus ne fait pas exception et nous retrouvons donc Dave Robicheaux, à New Orleans mais surtout, pas n’importe quand : c’est la fin du mois d’Août 2005 et … l’ouragan Katrina vient de dévaster le sud de la Louisiane et la ville de New Orleans, réduisant habitat et voies de communication à … quasi rien.
Dave Robicheaux est convoqué, comme toutes les forces de l’ordre à proximité, pour intervenir à New Orleans, aider autant que faire se peut et éviter les désordres, notamment les pillages. Justement deux jeunes noirs viennent d’être abattus à proximité d’une maison pillée. Pas n’importe quelle maison puisque c’est celle d’un dénommé Kovick, fleuriste de son état mais surtout responsable mafieux notoire. Son voisin d’en face, Otis Baylor est interrogé et la situation, bien entendu, est plus complexe qu’il n’y parait puisque Thelma, la fille d’Otis qui fut violée quelques années auparavant par trois noirs, jamais retrouvés, a cru reconnaître parmi ceux qui pillaient deux de ses agresseurs.
La ville et les services publics sont complètement désorganisés, c’est l’enfer à New Orleans et cette enquête n’est qu’un des éléments que doit gérer Dave Robicheaux.
James Lee Burke n’a pas pour habitude de concevoir des intrigues simples mais celle-ci est à la hauteur de l’évènement, de Katrina, et il s’est surpassé. De la violence bien sûr, des personnages toujours aussi bien campés et toujours complexes, à l’instar de chacun d’entre nous. Ce n’est pas le pays des Bisounours et James Lee Burke, justement, ne traite pas ses lecteurs comme des Bisounours. Katrina est clairement une héroïne à part entière dans ce roman. James Lee Burke y avait déjà fait référence dans un recueil de nouvelles, « Jésus prend la mer ».
« La nuit la plus longue » peut être abordée en tant que telle par un non-connaisseur de la saga Dave Robicheaux. Mais c’est tellement bon, cette saga, que si vous ne l’avez jamais lue, le mieux est de commencer par le début.

Dave Robicheaux : seizième acte

8 étoiles

Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 51 ans) - 2 décembre 2014

James Lee Burke utilise les mêmes éléments que dans les précédents volumes, à savoir un scénario riche et agrémenté de personnages incarnant le mal absolu, d'autres issus de l'inévitable mafia, et bien évidemment ceux que l'on connait déjà et dont on n'apprend rien de nouveau.
La note d'originalité de ce roman concerne les ravages causés par les ouragans Katrina et Rita, qui ont dévasté les côtes de la Louisiane ainsi que la ville de La Nouvelle Orléans. Ces deux phénomènes climatiques extrêmes ont mis des milliers d'habitants dans un état de précarité indescriptible, et laissé libre cours aux pires comportements humains. C'est dans ce contexte que Dave Robicheaux se lance dans une nouvelle enquête et constate avec dégoût et désespoir que les pillards et les meurtriers non seulement n'arrêtent jamais leurs activités, mais au contraire profitent du désarroi d'une population laissée à l'abandon par une administration dépassée, corrompue et raciste.

Comme à son habitude, l'auteur soigne son style et blinde ses dialogues de non-dits et d'allusions ce qui complique plus ou moins régulièrement la compréhension de certains passages.

En résumé, cette histoire, même si elle propose beaucoup d'éléments communs aux opus précédents n'en reste pas moins prenante et agréable à suivre.

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