L'expédition du Kon-Tiki de Thor Heyerdahl

L'expédition du Kon-Tiki de Thor Heyerdahl
(Kon-Tiki ekspedisjonen)

Catégorie(s) : Littérature => Voyages et aventures , Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités , Sciences humaines et exactes => Scientifiques

Critiqué par Buck, le 1 avril 2012 (Rennes, Inscrit le 20 juin 2010, 35 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 342ème position).
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Cap ou pas cap de traverser le Pacifique en radeau. Allez... cap

Après la seconde guerre mondiale, le jeune scientifique norvégien Thor Heyerdhal, qui habitait alors la Polynésie, se promet de prouver à la communauté scientifique, l'origine sud américaine du peuple polynésien. En effet, la divinité majeure des îles du pacifiques, Kon Tiki (le roi Tiki) correspondrait à un guerrier inca originaire du Pérou, lors de la période avant l'invasion des conquistadors du continent.
Thor est certain de cette idée et de sa théorie mais personne n'a pu encore la prouver. Après la rédaction d'une thèse prouvant son exactitude, la communauté scientifique la réfute faute de preuve: « Ce ne sont que des mots » lui répondent les scientifiques.
En colère, le savant norvégien décide de leur prouver son idée par le meilleur moyen qui existe: la construction d'un radeau et la traversée du Pacifique. Plusieurs courageux casse cou se joignent à l'aventure scientifique...

Roman qui mêle l'aventure avec une part de scientifique, le livre nous immerge sur le radeau au milieu de l'océan. Vagues qui frappent le radeau, beauté des étoiles, vue sur l'horizon. Il est facile d'imaginer la vie à bord et de vivre avec l'équipage.
Pourtant, après cette aventure très médiatisée à l'époque, on s'attend à une description et à un ressenti, même léger à l'arrivée de l'équipage au États Unis.

Ce livre reste quand même agréable à lire. Lors de la lecture, je me suis dit que ces gens vivaient une aventure qui datait de six siècles.

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Emmenez-moi au bout de la terre...

9 étoiles

Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 4 mars 2019

L’incroyable odyssée du Kon-Tiki a de quoi enthousiasmer le lecteur le plus blasé. En 1948 cinq aventuriers se joignent au Norvégien Thor Heyerdahl pour une traversée du Pacifique sur un radeau qui, parti du Pérou, aboutira sur une petite île déserte aux environs de Tahiti.

Cette équipée avait pour but de démontrer une théorie scientifique. L’ethnologue Heyerdahl – auteur du livre – avait constaté qu’il y avait une très grande similitude entre certaines statues de pierre du Pérou et celles qu’on trouve sur certaines îles du Pacifique.
Selon ses études, il avait existé sur la côte ouest de l’Amérique du Sud une population de « géants blancs et barbus » qui, entre les années 500 et 1100, avaient développé une prestigieuse civilisation. Ce peuple avait été massacré lors d’une invasion des Incas et les survivants s’étaient embarqués sur des radeaux à travers le Pacifique pour s’établir sur des îles désertes, qui sont aujourd’hui la partie est de la Polynésie.
Mais dans le monde savant on prétendait que c’était impossible de traverser le Pacifique sur un radeau. Alors nos aventuriers ont voulu prouver qu’il n’en était rien, et ils l’ont fait.
Le livre raconte leur épopée et c’est passionnant.

Oui, c’est passionnant malgré une écriture un peu poussive. L’auteur a voulu faire des belles phrases comme on l’aurait fait pour raconter un voyage en diligence au temps de Louis XIV.
Jugez plutôt : « Dès le premier jour où nous fûmes seuls sur la mer, nous remarquâmes qu’il y avait des poissons autour du radeau (…) le second jour, nous entrâmes dans un banc épais de sardines et peu après un requin bleu de huit pieds, roulant sur lui-même, mis en l’air son ventre blanc et vint se frotter sur l’arrière du radeau (…) le lendemain nous employâmes comme appât un poisson volant tombé à bord et prîmes aussitôt deux grosses dorades ».
Et plus loin : « ...si un bateau avait croisé notre chemin, un jour quelconque, on nous aurait vu en train de danser tranquillement sur une longue ondulation couverte de petites crêtes blanches, tandis que l’alizé gonflait la voile couleur de rouille dans la direction de la Polynésie ».
Encore plus loin : « Tout l’océan nous appartenait, toutes les portes de l’horizon s’ouvraient devant nous, la vraie paix et la vraie liberté nous tombaient du ciel. Nous avions l’impression que la brise saline et la pureté bleue qui nous entouraient nous nettoyaient le corps et l’âme ».
Et ça continue : « … les jours suivants, le temps varia entre la pleine tempête et une brise légère ; la mer se creusait en larges vallées que les vagues gris bleu, dont le vent allongeait et aplatissait les dots, remplissaient d’une fumée d’écume ».
Et tout le récit est à l’avenant. C’est agréable à lire mais j’ai trouvé que c’était un peu composé. Ça ressemble aux rédactions des bons élèves qui doivent raconter « un beau jour de vacances ».

Par contre, quand le narrateur expose ses théories, ça devient absolument passionnant. Selon lui, les océans n’étaient pas des obstacles aux déplacements des populations. On sait que, bien avant Christophe Colomb, les pêcheurs de Scandinavie avaient découvert l’Amérique et s’y étaient même établis. La distance entre l’Europe et l’Amérique est plus courte qu’entre le Pérou et Tahiti. Les courants et les vents sont propices aux déplacements de populations sur des frêles embarcations comme le Kon-Tiki à travers l’Atlantique, aussi bien qu’à travers le Pacifique. Alors, toujours selon lui, ces fameux « géants blancs et barbus » auraient pu avoir de lointains ancêtres européens.

C’est toujours amusant de lire les exploits des grands aventuriers ; nous, qui avons passé notre vie dans des bureaux et dans des ateliers, nous nous mettons à rêver que nous sommes embarqués au bout du monde, comme dans la chanson « emmenez-moi au bout de la terre, emmenez-moi au pays des merveilles... » (air connu).

Malgré son écriture un peu laborieuse, ce livre est passionnant. L’arrivée sur l’île déserte est particulièrement impressionnante et là, le récit s’emballe et le lecteur s’accroche : le radeau doit se débattre dans les gigantesques vagues comme celles qui font les délices des surfeurs du Pacifique ; et les aventuriers ont bien failli y rester, alors même qu’ils étaient arrivés à destination.
Et puis, la venue des indigènes des îles voisines, avec les festivités qui s’ensuivent et les danses lascives des Vahinés, sont racontées avec toute la verve qui convient pour la circonstance, et on voudrait y être. Finalement, comme certainement beaucoup de lecteurs, quand j’ai refermé ce livre je rêvais des capiteuses Tahitiennes qui me mettaient des colliers de fleurs autour du cou. Un livre qui fait si bien rêver... que demander de plus au plaisir de la lecture.

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  Le Kon Tiki ? Oui, mais non 4 Oburoni 4 mars 2019 @ 12:24

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