Variation sur le thème d'une dictature africaine, tome 3 : Sésame, ferme-toi
de Nuruddin Farah

critiqué par Septularisen, le 28 mars 2012
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
DICTATURE SOMALIENNE, CLAP DE FIN!
Après « Du lait aigre-doux » et « Sardines », le grand écrivain Somalien, Nuruddin FARAH referme donc avec « Sésame ferme-toi » sa grande trilogie « Variations sur le thème d’une dictature africaine», toujours largement et librement inspirée de la vie du dictateur Maxamed Siyaad BARRE qui régna sans partage sur la Somalie pendant plus de 20 ans.

Ce troisième volet a pour personnage principal un vieil homme, Deeriye, (si tant que l’on soit vieux à 70 ans…) qui gravement malade voyant se rapprocher le crépuscule de sa vie dresse le bilan de son existence. L’action se déroule en 1981 c'est-à-dire à la toute fin de la dictature du « Général ».
Deeriye, ancien chef de clan, a eu une vie de plus tourmentée puisque étroitement liée aux bouleversements de son pays. Il a d’abord été emprisonné à de nombreuses reprises sous le joug du colonisateur Italien, puis du colonisateur Anglais et enfin aussi sous le régime totalitaire du « Général ». Au final il a passé plus de la moitié de sa vie en prison.
Aujourd’hui veuf, sa maison en vente, il vit chez son fils Mursal qui est avocat.
Il s’en veut terriblement d’avoir tout sacrifié pour ses convictions politiques, notamment d’avoir été un père absent, et de n’avoir jamais été présent lors des grands évènements de la vie de son fils et de sa fille… qui ont pratiquement élevés par son beau frère, Elmi-Tiir, pour lequel il a une admiration et un respect sans limites.

Il n’aspire plus maintenant qu’à une mort paisible auprès de ceux qu’il aime…
Mais voici que son fils Mursal vient lui annoncer qu’il reprend le flambeau de son père, et s’engage dans la lutte contre le dictateur…

Comme dans les deux précédents volumes, FARAH dénonce ici aussi avec un certain fatalisme et je trouve, beaucoup de condescendance, les mécanismes qui mènent un pays de la démocratie à la dictature, avec en plus la dénonciation de certaines caractéristiques propres à la société Somalienne la favorisant encore plus comme p. ex le phénomène des clans...
On retrouve aussi, encore une fois devrais-je dire, la dénonciation de certains facteurs aliénant la société Somalienne comme certains principes religieux galvaudés, la corruption endémique, le népotisme, les rivalités tribales, les coutumes séculaires dont les femmes sont les premières victimes, l’ignorance, la désinformation, les conflits tribaux, l’ancien colonisateur…

Si les descriptions des personnages de FARAH sont toujours aussi belles, avec toujours une place plus que prépondérante laissée aux personnages féminins, l’histoire est, elle, toujours aussi linéaire, bien que cette fois-ci, au moins, l’auteur nous décrit plus d’action et va même jusqu’à nous gratifier de quelques rebondissements inattendus…

Comme pour les deux volets précédents, la lecture de ce livre-ci reste très difficile. L’écriture est très austère, asphyxiante… Le livre, les thèmes abordés, les réflexions partent vraiment dans tous les sens, on a du mal à tout suivre et de plus très souvent après de longues (trop longues parfois… ) digressions l’affaire se termine en cul de sac !...

Enfin, je dirais que c'est de très loin le meilleur volet de la trilogie, en tous cas, si je ne devais en conseiller qu’un…
A réserver aux assidus 1 étoiles

J'ai découvert ce livre, un peu par hasard, au gré de mes pérégrinations dans les couloirs de la médiathèque, sans même savoir qu'il y avait eu auparavant deux tomes.

Comme l'a déjà très bien résumé Septularisen, le livre traite du combat d'un groupe clandestin contre la dictature militaire de Siyad Barré.

Cet ouvrage me semblait l'idéal afin de mieux appréhender la situation des nations africaines, avoir une vision plus nuancée de l'Islam que nos a priori européens.
Malheureusement, même si l'écriture de l'auteur nous invite à la méditation, Nuruddin Farah adopte un style déconcertant et métaphorique, qui m'a laissée de glace, ou sur le bord de la route c'est selon.

L'écriture parfois très scolaire, est lourde et très fastidieuse. Ce sujet complexe, bien trop éloigné de mes habitudes de lecture n'a pas réussi à susciter mon intérêt.

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 30 octobre 2014