Il y a un an Hiroshima
de Hisashi Tôhara

critiqué par Pucksimberg, le 20 mars 2012
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Le témoignage poignant d'un jeune japonais sur le bombardement atomique d'Hiroshima
Ce texte court est le témoignage d'un jeune japonais sur Hiroshima. Ce texte de 55 pages est troublant, prenant, bouleversant et plonge le lecteur dans la violence de la bombe atomique.

Hisashi Tôhara raconte cet épisode traumatisant vécu à l'âge de 18 ans. Ce n'est qu'un an plus tard, à 19 ans, qu'il éprouve le besoin de coucher cette expérience sur papier. Ce qui est troublant dans ce texte est que l'analyse n'est pas celle d'un historien ou d'un grand écrivain qui porte un regard rétrospectif sur 1945, mais le récit d'un lycéen qui a vécu l'expérience de l'intérieur. Tout d'abord, il raconte qu'il est noyé dans un halo lumineux, puis plongé dans un univers apocalyptique et recouvert de cendres. C'est la course à la survie, ce sont des êtres qui souffrent sous les décombres et la peur de ne pas retrouver les siens ... Tout passe par le regard de cet adolescent qui donne l'impression au lecteur d'assister en direct à la scène. La séquence de l'explosion est décrite méticuleusement et donne la chair de poule.

Lorsqu'il a rédigé ce texte, Hisashi Tôhara l'a rangé dans ses documents personnels et ce n'est que trois ans après le décès de cet homme que son épouse avec laquelle il vécut 42 ans a pris la décision de faire connaître ce texte au monde entier, estimant que son mari aurait souhaité cette publication ...

Ce texte entre en résonance avec le combat que mènent encore aujourd'hui des intellectuels japonais, dont le prix nobel de littérature Kenzaburo Oe, contre le nucléaire.

De la même manière que "Si c'est un homme" de Primo Levi est devenu un classique lu dans les lycées, "Il y a un an Hiroshima" publié en format poche devrait l'être aussi.