Le collier de la princesse
de Robert van Gulik

critiqué par Miller, le 22 septembre 2002
(STREPY - 68 ans)


La note:  étoiles
Un Sherlock Holmes baroque
Comme le font certains trentenaires, qui
vont écouter des vieux tubes de Chantal Goya de leur enfance, dans une boîte super branchée à Paris. Les polars de Van Gulik
sont recommander au lecteur de polar saturé de lectures policières. Van Gulik est mort, il y a quelques dizaines d'années, mais cet auteur un peu oxydé, vert-de-gris même, reste complètement baroque ; Van Gulik est une espèce d’érudit un peu dandy, qui sait rendre l'atmosphère chinoise, et son histoire,
avec une passion de gamin. C'est tellement kitsch et pourtant ça marche.
Rappelons que Robert Van Gulik était un Diplomate hollandais et sinologue réputé, l’auteur aurait découvert, en 1948, des manuscrits datant d’avant le 18e siècle et concernant le 7e siècle chinois. Retranscrits et adaptés, ces récits nous confrontent avec des ancêtres authentiques du roman policier de détection. Chaque cas se déroule dans un milieu différent, ce qui donne une image haute en couleurs de toute une civilisation. Le magistrat Ti résout, selon des méthodes dignes de Sherlock Holmes, des enquêtes passionnantes à la fois par leur rigueur déductive et par ce parfum d'exotisme étrange inhérent au lieu et au temps.
Dans Le collier de la princesse, [Titre original: Necklace and calabash.] Van Gulik va nous mettre en scène
les nouvelles enquêtes du juge Ti .
Voici un
extrait pour donner la note musicale : « Il donna un ordre, et quatre porteurs en splendide livrée de soie approchèrent, avançant une élégante litière aux brancards dorés et aux rideaux brochés. Une fois lejuge et la jeune femme à l’intérieur, elle fut délicatement soulevée et déplacée sans bruit à travers la cour pavée de marbre … la vaste cour était brillamment illuminée par d'innombrables petites lanternes de soie, haut perchées sur des hampes laquées de rouge. ». Scènes meurtrières, palais de Gouverneur, une femme qui s'appelle Fougère. Un collier disparaît, une enquête. La mécanique de l'auteur est bien huilée.
Un polar, à lire au premier, au second, ou au troisième degré, c'est selon. Avec une tasse de thé, bien entendu.