Les vendredis d'Eleanor
de Joanna Trollope

critiqué par FranBlan, le 11 mars 2012
(Montréal, Québec - 81 ans)


La note:  étoiles
Chronique d’amitiés féminines…
Joanna Trollope est une prolifique auteure britannique tout comme son lointain aïeul, Anthony Trollope, dont elle est la nièce de cinquième génération…
J’ai lu, il y a quelques années, un premier livre d’elle, par pure curiosité, La seconde lune de miel, que j’avais apprécié et je m’étais ensuite procuré la publication suivante qui a langui tout ce temps sur mes rayons…
Cette lecture confirme sans aucune réserve mon appréciation pour cette auteure contemporaine spécialiste de sujets qui gravitent autour de la famille, des femmes et de la vie d’aujourd’hui…
À Londres, comme n’importe où ailleurs, trop de femmes souffrent de solitude, et Eleanor a envie de faire quelque chose…, Eleanor est une femme âgée qui n'a pas eu d'enfants mais qui a travaillé avec passion toute sa vie. Elle observe les femmes de son quartier et décide d'en inviter chez elle le vendredi pour qu'elle parlent, se rencontrent et simplement pour les aider à garder leurs enfants.
Rapidement des liens forts se créent entre elles et rapidement le cercle s’agrandit. Elles sont six, le cocon chaleureux de leurs vendredis soir semble devoir toujours durer, il va pourtant voler en éclats à cause d'un homme...
Avec un art consommé de l'observation des vies quotidiennes et une remarquable justesse de ton pour évoquer ces confidences partagées, Joanna Trollope décrit de sa plume délicate et intuitive les amitiés féminines.
Elle donne habilement la parole à chacune, même les enfants ont la chance de partager leurs préoccupations; l’écriture et le propos sont charmants, intelligents, captivants et surtout percutants de réalisme.
Ces femmes nous ressemblent…

N.B. Lu en version originale anglaise
Un homme dans un jeu de filles 7 étoiles

Eléanor est à la retraite. Toute sa vie a été consacrée à son travail et la solitude alliée à l'inactivité la font intervenir dans la vie de jeunes femmes seules.
« La décrépitude de la chair est déjà pénible au singulier, mais au pluriel, elle est insupportable. »

Après avoir observé Paula et Lindsay se croiser chaque jour avec leur enfant, elle va provoquer leur rencontre en les invitant chez elle. Viendront s'ajouter quelques autres femmes, Blaise, Karen et Jules.
Témoin neutre et dégagé de certaines contraintes, Eleanor va discrètement s'interroger et interroger les comportements de ses jeunes amies.
« Qu'y avait-il dans la maternité qui éclipsait le couple? Qu'avait-on en soi pour persister à refuser la maternité comme seule référence identitaire? Qu'y avait-il dans l'argent qui vous faisait miroiter la promesse d'être libre au sein même de relations qui vous enchaînent? »
Tout doucement, le vendredi soir deviendra un rituel indispensable à ces femmes ainsi qu'à leurs enfants qui y trouveront réconfort, stabilité, écoute, amitié, échanges.

Jusqu'au jour où Paula rencontre un homme séduisant, Jackson. Mais à quoi s'amuse donc Jackson en allant chez chacune des amies de ce cercle féminin avec d'étranges propositions? Leurs relations vont s'en trouver bouleversées, mais comme le dira Eleanor, Jackson n'est peut-être qu'un « catalyseur ».

Si on se rappelle que Blaise et Jules sont des prénoms féminins, Noah un prénom masculin, que Tobby est un petit garçon, que Fred est un chat, cela facilite un repérage un peu embrouillé au début. J'avoue que l'abondance de personnages féminins et la ressemblance de leurs vies personnelles m'ont gênée. L'arrivée de Jackson a, pour ma part, facilité la lecture en clarifiant les rôles légèrement confus de la première partie un peu longue de ce roman agréable.

Marvic - Normandie - 65 ans - 22 avril 2012