Compte à rebours contre l'Occident
de Corentin Jacobs

critiqué par Bluewitch, le 1 mars 2012
(Charleroi - 44 ans)


La note:  étoiles
Ca va vite...
Compte à rebours vers la lucidité, vers l’amertume et l’abandon d’une vie qui n’a plus rien d’une vie. Pas besoin d’être originaire du monde musulman pour revêtir le costume du kamikaze, c’est ce que nous annonce le narrateur mi-trentenaire désabusé, solitaire, écœuré par le monde occidental et ses dérives capitalistes. Parfois, il faut juste avoir le sentiment d’avoir loupé le coche.

On le sait dès les premières lignes, à la fin de ce livre, son héros sera mort. Laissant derrière lui l’espoir éclair d’une reconnaissance de son existence, rêvant de passer du rien au tout en entraînant avec lui les hasardeux destins de ceux qui auront intégré son espace proche au moment de l’explosion.

Quatorze heures pour faire le point, révéler un peu de son histoire et de ses états d’âmes qui n’évitent pas forcément – et c’est un peu dommage – les poncifs. Où trouver encore du sens ? Anecdotes «personnelles» ou considérations sur l’évolution du monde et de sa perfidie sont les aspects clefs de ce court roman construit sur base d’une confidence sans fioriture.

Corentin Jacobs écrit dans une langue vive et imagée, bercée par des symboles culturels et sociétaux tirés d’aujourd’hui ou des trois dernières décennies. Epoque sans époque, évidences comme autant de piqûres de rappel pour remettre l’église au milieu d’un village qui va mal.

Se lit un peu trop vite parce qu’un peu trop court pour le sujet… mais à la fois, il s’agit d’un compte à rebours, alors bon !