Pascin : La java bleue
de Joann Sfar

critiqué par Hervé28, le 26 février 2012
(Chartres - 54 ans)


La note:  étoiles
Un Pascin haut en couleurs.
"L’Association" réussissait là le pari de se hisser au dessus des plus grands éditeurs avec la sortie de "Quimby mouse" (Ware), une réussite éditoriale, à défaut d'un succès commercial , et celle de cette septième aventure de "Pascin", plus de 3 ans après le sixième volume.
Cette histoire pornographique (si, si!) de Pascin est agrémentée, en outre, de superbes pleines pages. Est-ce une volonté de Sfar mais beaucoup de changements dans cet opus. Certes, il a choisi de quitter le noir et blanc pour des aquarelles en couleurs directes mais les personnages évoluent. Pascin se détache de l’image de Gainsbourg qui lui collait à la peau depuis le premier opus. Le monde de la peinture parisienne est beaucoup moins présent. Cet album est un huis clos entre Pascin et sa maîtresse, avec quelques bouffées d’oxygène au début dans le jardin du Luxembourg ou encore sous le soleil des tropiques. Un album presque intimiste, mais très cru aussi. Sfar ne s’encombre pas d’artifices pour dessiner Pascin dans ses ébats amoureux. La forme a aussi changé (euh…le prix aussi, soit dit en passant) : d’une couverture souple, on passe à un objet de luxe. Incontestablement, l’utilisation des couleurs directes pour cet album donne de la vie à cette histoire « sentimentale » (c’est Sfar qui utilise ce terme, j’en aurais choisi un autre en l’occurrence) de Pascin et donne de la poésie à plusieurs pages. « La java bleue », ou une joie de vivre ; « Pascin », un artiste épicurien qui tombe ici dans le piège de l’amour (« mais l’amour physique est sans issue » chantait Gainsbourg ! tiens on revient encore à lui, il ne doit donc pas être si loin que cela).
D'ailleurs Sfar et Gainsbourg ? ....je ne l'ai pas déjà vu quelque part?