Napoléon
de Paul Johnson

critiqué par Oburoni, le 25 février 2012
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
L'horrible Napoléon
Paul Johnson est soi-disant un historien sérieux. Je ne sais pas ce qu'il en est de ses autres oeuvres, mais d'un point de vue strictement académique ce "Napoléon" est franchement raté. Il s'apparente en effet plus à un brulot passionné qu'à un travail historique décent.

S'il est impossible d'écrire sur un tel homme en étant objectif, et si en avoir une (très) mauvaise opinion est acceptable il y a tout de même des limites à ne pas franchir. Des limites franchies pourtant sans honte ici.

C'est que l'on va au-delà du Napoléon opportuniste et dictateur, des comparaisons irrecevables étant aussi faites pour en noircir délibérément le portrait. Les allusions à George Washington, "qui traduit une victoire militaire par des progrès sociaux et renonça à la force en faveur de la loi", là où Napoléon régna à l'aide des canons et des baïonnettes pourraient être intéressantes (encore que ! Washington n'était pas cerné par des nations hostiles). D'autres plus choquantes sont franchement inacceptables, par exemple lorsqu'il est comparé à Hitler, ses dernières campagnes aux victoires nazies des Ardennes, ou encore son exil final qualifié d'heureuse alternative à un procès pour crime contre l'humanité. Même Fouché est comparé à Himmler !

Vous l'aurez compris, le tout n'est pas un bon livre d'histoire et, sans être expert de la période j'ai même noté quelques erreurs. Paradoxalement pourtant, ce livre est très agréable à lire. Biographie express tout juste bonne pour se remettre en mémoire, en une petite poignée d'heures de lectures, les grandes étapes de l'épopée napoléonienne son caractère outrancier lui confère en fait un certain charme. Car voilà, sans être le but de l'auteur (d'où ma note) ce "Napoléon" s'avère au final rigolo à lire, justement parce qu'il reprend absolument tous les clichés qui peuvent circuler à son sujet. Dictateur opportuniste, mégalomane, égotiste agressif et assoiffé de conquêtes on apprend même, le comble, qu'il était aussi un mauvais coup au lit et avait un petit pénis !

Un tel flop fait au moins sourire.