Loin des bras
de Metin Arditi

critiqué par Ori, le 17 février 2012
(Kraainem - 88 ans)


La note:  étoiles
Près du Léman, la vie d’un pensionnat BCBG
Les sœurs Alderson sont les soucieuses propriétaires-gérantes de ce pensionnat pour jeunes gens de bonne famille, un établissement qui peine de plus en plus à freiner son déclin financier à la fin des années cinquante.

Deux mondes y cohabitent avec un semblant de bonheur : celui des élèves plus ou moins largués « pour leur bien » par des parents fortunés, mais à la vie instable.

Celui également des enseignants dont l’auteur, d’un court chapitre à un autre, nous offre des portraits saisissants. Nous nous attacherons ainsi à la fragile Véra D’Abundo, exhumant au contact de ses jeunes élèves des souvenirs de son jeune fils mort..

Il y a également le juif-allemand Nadelmann dont l’étude passionnée de Hölderlin le ramène à ses blessures de l’époque nazie, ou Brunet le fils à sa maman, maniaque de photographie.
Berthier, l’ex-collabo qui se sent plus à l’aise en Suisse que dans sa France natale, tandis que McAlistair l’Américain, ramène de l’Arkansas l’infamie de son incarcération pour gauchisme. Quant à Irène Kowalski, elle noie son veuvage au fil des jours en dilapidant sa fortune au casino de Divonne. Et enfin, il y a Gülgül, l’émigré d’Ankara qui tout en pratiquant la danse moderne à ses heures perdues confectionne également de somptueuses pâtisseries orientales !

Mais quand arrive une offre de rachat de l’entreprise par un groupe américain, l’angoisse et l’agitation guetteront tout ce petit monde …

En résumé, voilà un ouvrage distrayant, aux héros multiples, qui se lit quasiment d’une traite.