Le second livre de la jungle de Rudyard Kipling

Le second livre de la jungle de Rudyard Kipling
(The Second jungle book)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Pléiades, le 6 février 2012 (Inscrite le 29 janvier 2012, 40 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 105ème position).
Visites : 4 366 

Et les histoires ont un parfum de légende...

Ce second livre reprend les histoires de Mowgli le petit d'homme dans un ordre pas toujours chronologique ! Avec toujours des histoires dans ce second livre de la Jungle qui ne sont pas en lien avec Mowgli. Ce livre est tout aussi beau que le premier, parfois même plus ! Il y a chez Kipling une façon de raconter qui semble qu'il a puisé des légendes indiennes et vous les raconte telles qu'elles se transmettraient depuis des millénaires. Il a une capacité à vous plonger dans une sorte de métahistoire rarement retrouvée chez d'autres auteurs.

Je trouve les histoires du second livre de la jungle concernant Mowgli parfois plus abouties et plus profondes que celles du premier. Il vaut vraiment la peine d'être lu si on en aime les personnages !

Il y a aussi d'autres histoires, telles que la discussion des dieux quant à un pont que les hommes veulent construire sur le fleuve indien. Les dieux se réunissent afin d'échanger leurs arguments : certains sont pour laisser les hommes construire le pont, d'autre pour envoyer une crue et les en empêcher. Le discours de l'ingénieur britannique sur ses difficultés et celui des dieux sur leurs opinions est unique ! Et ce n'est que l'une des nombreuses et riches histoires qui vous attendent...

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8 nouvelles

8 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 25 juillet 2018

Rudyard Kipling n’a pas lâché « Mowgli » après « Le Livre de la jungle » - qui se présentait déjà sous forme de nouvelles – il nous fait suivre son évolution dans ce « second livre de la jungle ».
Sur les huit nouvelles de ce « second livre de la jungle », trois ne concernent pas Mowgli. Evacuons-les :
- « Le miracle de Purun Bhagat » nous laisse toujours en Inde, patrie de jeunesse de Rudyard Kipling et qui l’a tant marqué. Et il n’est donc pas étonnant d’y retrouver les grandes constantes des récits de Kipling : le rapport à la nature, les relations avec les animaux, la mise en avant de la vertu. Purun Dass est, en cette fin du XIXème siècle, un indigène indien, élevé à l’occidentale, et qui devient un Premier Ministre respecté d’un des Etats du Nord-Ouest de la colonie indienne. Au plus haut de sa célébrité et du pouvoir, il renonce, prend le nom de Bhagat en lieu et place de Dass, revêt la robe d’un saint homme, prend l’écuelle et le bâton du mendiant et part jusqu’aux confins de l’Himalaya. Il s’y établit en ermite, ne gardant de relations qu’avec les animaux, qui lui rendront le service de sauver un village …
- « Les croque-morts » également se déroule en Inde. Il met en valeur trois animaux – personnages des plus antipathiques : un « Mugger », crocodile mangeur d’hommes, une grue – Adjudant et un chacal miteux. Unité de temps, de lieu, tout se déroule en quelques heures, sur la berge de la rivière où vit le « Mugger », le mangeur d’hommes. La grue – Adjudant et le chacal, habitués à ramasser les restes du « Mugger » ont un comportement des plus obséquieux et des plus hypocrites vis-à-vis du monstre. Nul n’en est dupe, comme dans la vraie vie, et la fin sera plutôt inattendue, et renforcera encore l’antipathie vis-à-vis des personnages.
- « Quiquern », à l’instar du « Phoque blanc », Kotick, dans « Le livre de la jungle », se déroule dans le Grand – très Grand – Nord. C’est plutôt une histoire d’hommes pour le coup, même si les chiens y jouent un rôle mineur.
- Et donc 5 nouvelles qui concernent Mowgli (puisque quand même, dans l’imaginaire collectif, « Livre de la jungle = Mowgli) : « Comment la crainte », « La descente de la jungle », « L’ankus du roi », « Chien rouge » et « La course du printemps ».
Des nouvelles plus crépusculaires que dans « Le livre de la jungle ». Peut-être parce qu’il fallait d’abord installer Mowgli dans la jungle, construire le personnage ? Là, Mowgli existe déjà et il arrive à l’âge de jeune adulte, un âge où l’on se pose beaucoup de questions et des questions, justement, Mowgli s’en pose. Je ne connais pas vraiment la version Walt Disney du « Livre de la jungle » mais il me semble que ces épisodes là ne sont pas repris dans cette version Walt Disney.
Nous avons là des histoires plus graves, où la possibilité de la mort est beaucoup plus présente, où Mowgli est devenu le Maître de la jungle (prédominance de la nature humaine sur la simple nature dans l’esprit de Kipling ?), où il peut être carrément chef de guerre (« Chien rouge ») et où le village dont il est issu est condamné par lui, littéralement, condamné et détruit par les animaux de la jungle. Seule, en fait, Messua, sa mère naturelle, trouve grâce à ses yeux. Et le dernier épisode « La course du printemps » nous laisse avec un Mowgli déchiré, sur le point de laisser la jungle de Seeonee pour rejoindre Messua et ses congénères humains. Des nouvelles aussi peu « gnan-gnan » que possible.
Et puis, disons-le, une très belle écriture d’un auteur manifestement très amoureux de la nature et des animaux, et particulièrement de la prolifique nature indienne (indienne au sens sous-continent indien).

« Dans la Jungle indienne les saisons glissent de l’une à l’autre presque sans transition. Il semble qu’il n’y en ait que deux – la saison des Pluies et la saison sèche – mais, à y regarder attentivement, vous vous apercevez que, sous les torrents de pluie, les nuages de poussière et les verdures torréfiées, on peut les découvrir toutes les quatre se succédant selon leur ordre accoutumé. Le Printemps est la plus merveilleuse, parce que sa besogne n’est pas d’habiller de fleurs nouvelles des champs dépouillés et nus, mais de chasser devant lui, d’écarter un tas de choses à moitié vertes, qui s’attachent, ne veulent pas mourir, et que le doux hiver a laissé vivre, et de faire en sorte que la terre caduque, à demi vêtue, se sente neuve et jeune une fois de plus. Et cette tâche, il l’accomplit si bien qu’il n’est pas de printemps au monde comparable à celui de la Jungle. »

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