L'auberge rouge
de Honoré de Balzac

critiqué par Mithrowen, le 5 février 2012
(La Chaux-de-Fonds - 35 ans)


La note:  étoiles
A ne pas confondre !
L'Auberge rouge est un récit extrait du "Chef d’œuvre inconnu et autres nouvelles" d'Honoré de Balzac.
Même s'il a une forme de récit policier, la nouvelle reste très fortement ancrée dans le style balzacien et sa disséquation de la société de son époque.

En lisant le récit, on se rend très vite compte que l'intrigue policière est secondaire et que l'important est ce qu'il se passe dans la pièce où le fait divers est conté.

Un tout petit classique, vite lu !


Remarque, comme il est bien expliqué sur la page Wikipédia de l'ouvrage, l'édition de Folio avec l'affiche de la dernière adaptation cinématographique de "L'Auberge de Peyrebeille" est trompeuse:

"Ce texte est souvent confondu, à travers les adaptations cinématographiques, avec l’Auberge de Peyrebeille en Ardèche, qui fut le théâtre d’une affaire criminelle au fort retentissement médiatique et qui porte, elle aussi, le nom de l’Auberge rouge. Le roman de Balzac n’a aucun rapport avec ce fait divers.

Entretenant la confusion, les éditions Gallimard ont procédé, en 2007, à une réimpression du roman précédemment publié en collection « Folio 2€ » en 20046, en recourant, en couverture de la nouvelle impression conservant l'ISBN de l'édition de 2004, à une reproduction de l'affiche du film L'Auberge rouge, sorti en 2007, film dont le sujet n'a rien de commun, hormis le titre, avec le court roman de Balzac."

http://fr.wikipedia.org/wiki/…
Cas de conscience 8 étoiles

L’auberge rouge. D’où l’on apprend l’origine de la fortune de Taillefer. L’auteur a voulu démontrer qu’à son époque, certaines fortunes, éclatantes ou discrètes, étaient mal acquises ? Certainement, et cela vaut pour toutes les époques et la nôtre ne fait pas exception.

Ici, Balzac raconte comment une fortune a été mal acquise, au prix d’une triste et odieuse injustice. Et cela au moyen du récit fait au cours d’un repas, par un des protagonistes de l’histoire, qui se remémore ce qu’il a vécu 20 ans plus tôt. Hasard du destin voulu par l’auteur, à cette même table se trouve justement celui qui avait mal acquis cette fortune, et cela par un crime. Un troisième convive, écoutant l’un et observant l’autre, finit par comprendre peu à peu que l’auteur du crime se trouve à la même table que lui…

Malheureusement pour lui, il se trouve qu’il est amoureux de la fille du criminel et projetait de se marier avec elle. Cas de conscience ! Doit-il faire son devoir d’honnête citoyen et dénoncer le père comme criminel et renoncer au mariage avec la fille et à la fortune qui va avec ? Ou doit-il se taire, compromettre sa conscience pour pouvoir vivre avec la femme qu’il aime et recevoir du même coup une fortune qu’il sait acquise au prix d’un sang versé ? Balzac met donc aussi en scène le thème de la culpabilité et du choix de conscience, le conflit entre l’amour et les principes moraux.

Le roman est court, en une journée il est lu. Mais il est plus substantiel qu’il n’en a l’air, il pose de bonnes questions qui obligent à réfléchir. Balzac, sans juger, expose les faits, et c’est au lecteur de se faire sa propre opinion.

Cédelor - Paris - 52 ans - 17 décembre 2020


L'auberge rouge 10 étoiles

Lorsque j'ai commencé à lire ce livre, j'ai immédiatement pensé que c'était un roman policier. Je me suis vite rendu compte que ce roman était plus profond qu'un simple roman policier. Je dirais que le livre est plutôt sur la conscience. Il y a plusieurs cas de conscience dans cette histoire. Il y a le principal accusé, le compagnon de cellule de l'accusé, le vrai meurtrier et l'homme qui tombe amoureux de la fille du meurtrier. Ce sont tous ces cas de conscience qui rendent L'Auberge Rouge vraiment intéressant. C'est ce genre de roman qui fait que j'adore Balzac et qui fait de lui un grand auteur.

Exarkun1979 - Montréal - 44 ans - 8 mars 2012