La terre n'est qu'un seul pays
de André Brugiroux

critiqué par Lejak, le 29 janvier 2012
(Metz - 49 ans)


La note:  étoiles
Un homme, 400 000 km autour du monde, et un gourou
André Brugiroux nous invite à partager son tour du monde - 400 000 km dont 340 en stop - débuté en 1955, achevé en 1973. C'est à 17 ans qu'il met les voiles du domicile familial, mais son bouquin se concentre sur la période 1967-1973 pendant laquelle il visite 5 continents en auto-stop, avec la volonté de dépenser moins de 1 dollar par jour.

Le début de l'ouvrage reste particulièrement attrayant car il n'ose se lancer seul à l'assaut du monde, et partage le début de son périple avec 2 Canadiens. Mais très rapidement, la déconvenue va s'installer, car ils n'ont pas la même vision du voyage, n'ont pas les mêmes centres d'intérêt. Il les abandonnera avec soulagement en Amérique du sud.

Ses pérégrinations en Amérique Latine sont particulièrement sympathiques car les difficultés de passage de frontières tournent à la dérision, surtout lorsque la police le jette en prison pour vagabondage, alors que celle-ci lui offre un abri bienvenu pour la nuit !

L'époque pendant laquelle il arpente le monde ne manque pas d'intérêt non plus, car d'importants évènements bousculent l’actualité : dictature au Brésil, guerre du Vietnam, conflits arabo-israéliens, ...
André Brugiroux passe outre, et progresse inlassablement parfois inconscient au point de mettre sa vie en péril, notamment lorsqu'il quitte précipitamment la zone de combat au Cambodge, manquant de peu de mourir sous les bombes ...

Mais son périple s'étire un peu, comme un chewing-gum trop mâchouillé. On s'embrouille un peu aussi dans son itinéraire tant les pays sont parfois traversés rapidement. Au final, le stop nous offre, à nous lecteurs, trop peu de moments avec la vie du pays, la population, les paysages, les villes ... Trop de temps à passer à attendre au bord d'une route ...

Et puis, il y a son gourou, Baha'u'llah. C'est en Alaska qu'il fait la connaissance avec ses écrits (du XIXème siècle). Sur son parcours, il recherche des adeptes de la foi Baha'ie et son livre en subit les conséquences. Plus il avance dans son tour du monde, plus sa foi progresse, et plus il en parle dans son livre, au point d'en prendre une place qui m'a dérangé, voire lassé.

Au final, je suis un peu déçu. J'aurais préféré davantage de rencontres. mais l'auteur ne s'attarde jamais suffisamment pour nous l'offrir.
Néanmoins, il est intéressant de découvrir ou redécouvrir les différences fortes de cultures entre monde occidental, pays musulmans, soviétiques, la culture chinoise et tant d'autres, et ce, dans l'actualité des années 70.

Pour la curiosité.