Pain amer
de Marie-Odile Ascher

critiqué par Isad, le 28 janvier 2012
( - - ans)


La note:  étoiles
Passage réussi du rêve à la réalité
La narratrice raconte son histoire à l’occasion de l’annonce de l’indépendance de l’Ukraine. Elle a été élevée en France et qui y voyait son avenir jusqu’en 1946. Là, elle est obligée de suivre ses parents qui veulent retourner en URSS, leur pays natal, puisqu’on leur offre l’amnistie et qu’elle est encore mineure. Elle quitte son fiancé et ses amis leur promettant, après avoir accompagné sa famille, de revenir pour y suivre ses études de littérature anglaise pour lesquelles elle vient de recevoir une bourse.

Les rêves d’une vie meilleure de ses parents se brisent devant la réalité de la vie soviétique, de l’absence de démocratie réelle, des pensées que l’on doit garder pour soi, de disparitions dont on ne parle pas, de l’absence de convivialité et de sourires, même s’il y a toujours une certaine entraide. Marina parvient à organiser leur survie, surtout lors d’une défaillance passagère de sa mère effondrée par la situation qui est loin de ce qu’ils avaient cru.

Marina est une fille pragmatique : elle vivra avec Marc dans son cœur puisqu’elle ne peut plus écrire à un ressortissant d’une puissance étrangère sous peine d’attirer l’attention. Elle fera plusieurs tentatives pour entrer à l’université dans son domaine d’élection mais se rabattra sur ce qu’on lui proposera : des études d’agronomie. Elle s’intégrera comme le reste de la famille et épousera un agronome.

L’écriture est fluide et le ton énergique, sans nostalgie superflue. L’auteure ne s’attarde pas sur les espoirs déçus et les regrets. Son personnage est optimiste, ce qui le rend attachant. Il va toujours de l’avant, quelle que soit la situation et se fraie un nouveau chemin vers l'avenir dans lequel il s’épanouit.

IF-0112-3830