Le tombeau d'Alexandre, Tome 3 : Le sarcophage d'albâtre
de Isabelle Dethan (Scénario), Julien Maffre (Dessin), Laure Durandelle (Couleurs)

critiqué par Shelton, le 17 janvier 2012
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
La fin d'une bonne série
Nous voici donc dans le dernier volet de cette histoire archéologique, il n’y a pas d’autre nom, puisque nous sommes à la recherche du fameux tombeau d’Alexandre… Nous sommes à la moitié du dix-neuvième siècle, en Egypte, et c’est à une véritable course contre la montre que se livre une équipe française, une autre anglaise et un groupe que l’on pourrait qualifier de « nationaliste »…

Mais l’équipe britannique a pris un peu d’avance et, surtout, elle retient Louise en otage. Ce n’était pas très malin de la prendre elle, d’ailleurs, car comme elle est amoureuse de Lazare l’Egyptien, il fallait s’attendre à voir des étincelles si on ne lui rendait pas son amie… Mais Lord Towerton ignore ces petits aspects là et pour lui cette chasse au trésor est « à la vie, à la mort » !

Ce dernier volet de l’histoire est un album qui présente quelques qualités et néanmoins certains défauts, aussi. Côté positif, nous avons une course pour atteindre le tombeau d’Alexandre avec trois groupes de concurrents. Cela fonctionne plutôt bien, même si parfois il y a un peu de confusion pour savoir exactement où en sont les Anglais et Français.

Toujours dans les très belles réalisations de cette dernière partie de l’histoire, la qualité graphique de certaines planches. Je pense en particulier aux pages 12 et 13, sur les bords de la mer, avec l’éclairage d’une pleine lune… de toute beauté !

Enfin, toujours dans les éléments qui m’ont plu, je retiens l’humour de la série avec des personnages truculents comme le père et la mère de Louise… la course dans le couloir pour savoir qui arrivera le premier vers sa fille est étonnant et hilarant… Je ne vous en dis pas plus mais c’est vrai que cette série a su, malgré certains aspects criminels ou dramatiques, garder un espace humour que j’ai apprécié à sa juste valeur.

Mais, me direz-vous, quel est, alors, la face négative de cet album ? Cela remet-il en cause la qualité de la série qui a été saluée à juste titre par de nombreuses personnes ?

Je crois, en fait, que les auteurs ont eu trop de choses à raconter dans ce dernier volume. Soit, il fallait en faire quatre – mais l’éditeur n’était peut-être pas d’accord car les enjeux économiques sont à prendre en compte aussi – soit il fallait alléger le second qui, c’est bien vrai, délie un peu trop la recherche du dernier volet du manuscrit qui guidera les archéologues. On se retrouve ainsi à manquer d’espace et les dessins sont plus petits, les vignettes se multiplient sur certaines planches et je trouve la narration graphique moins efficace… Enfin, la sortie des fouilles est très rapide, si rapide que l’on ne sait plus très bien qui a pu ou non rester enfermé !

L’ensemble reste quand même, soyons clairs, de très bonne facture et on lit ces recherches du tombeau d’Alexandre, jusqu’à la dernière page, avec passion et bonheur… C’est une lecture grand public qui doit redonner le goût des bédés d’aventures avec cette petite pointe d’égyptomanie qui traine au fond de chacun d’entre nous depuis la venue de Toutankhamon à Paris…
circonvolutions 5 étoiles

Le dernier tome soulève quelques questions qualitatives sur les tomes précédents.
A quoi rimait finalement la recherche du parchemin qui occupe la majeure partie du tome 2 ? Compte tenu de ce qui se passe dans le 3, on peut se le demander. Cela a finalement l'air d'une digression tout à fait inutile à l'histoire puisque les héros arrivent finalement bien à mettre la main sur le tombeau sans !
A la rigueur, les péripéties précédentes ne servaient qu'à nous faire aimer les protagonistes de la quête ? Peut-être, mais alors on ne pourra pas vraiment dire que le scénario soit bien charpenté du début à la fin !
Ceci dit, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain : si le but était de faire aimer les personnages, c'est réussi. Et la satisfaction de trouver le tombeau est là, quoique le volonté d'y ajouter la découverte de Cléopâtre donne un goût exagérément artificiel à l'ensemble.

B1p - - 50 ans - 5 mars 2012