Le printemps des pierres
de Michel Peyramaure

critiqué par CC.RIDER, le 16 janvier 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Le temps des cathédrales
Sous le règne du roi Louis VII, commence la construction de la cathédrale Notre Dame de Paris. Un projet ambitieux et pharaonique qui va coûter une fortune et nécessiter des années de travail, de souffrance et d'ingéniosité de la part de ses créateurs, Maître Jean, un visionnaire qui veut construire l'édifice le plus haut de toute la Chrétienté et son élève, Vincent Pasquier, qui aura l'idée d'adjoindre des arc-boutants pour maintenir l'édifice. Problèmes et tribulations ne manqueront pas : arrêt du chantier en hiver, manque de moyens, épidémies et même révolte des ouvriers avec incendie et destructions. Tout dédiés qu'ils soient à leur oeuvre, les deux concepteurs n'en demeurent pas moins des hommes dont les amours vont également se révéler assez chaotiques...
Très documenté sur l'époque et les techniques de construction, ce livre présente trois volets ou trois centres d'intérêt principaux : l'historique, et c'est de loin le plus intéressant car le lecteur, qui se retrouve placé au coeur de l'action de ces bâtisseurs de cathédrale, apprendra énormément de choses qu'il ne soupçonne pas en admirant ces grands vaisseaux de pierre bâtis pour l'éternité. Le romantique est déjà un peu plus discutable avec ces amours contrariées et sans doute totalement fictives (Maître Jean amoureux de Sybille devenue lépreuse puis de Clémence et Vincent tiraillé entre Tiphaine, nièce du roi de la Cour des Miracles et Jacoba, la fille du médecin juif de la cour). Le statut des juifs, très variable selon le bon plaisir du roi, occupe lui aussi un bon tiers du volume. Autant Louis VII leur fut favorable, autant son fils, Philippe Auguste, leur fut hostile et les persécuta, officiellement pour se faire bien voir du pape et en réalité pour « leur faire rendre gorge » et financer ainsi les guerres qu'il envisageait de mener. Là encore, le lecteur apprendra beaucoup sur ces fameux banquiers «Lombards » (en réalité juifs d'origine italienne), véritables précurseurs du capitalisme. L'ensemble, bien que fort intéressant, n'en demeure pas moins assez disparate et manque un peu du rythme et du souffle que l'on peut attendre d'un roman historique classique.