La Grange et le Marronnier de Jacques Louis Barbier

La Grange et le Marronnier de Jacques Louis Barbier

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 15 janvier 2012 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 6 étoiles
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Mon père

Jacques Louis c’est Jacky, c’est mon voisin, c’est mon pote et j’ai été heureux qu’il me passe son bouquin que je me suis empressé de lire, j’avais hâte de voir comment il écrivait le bougre, je savais qu’il n’était pas à son coup d’essai et qu’il avait déjà sévi quand il était un peu plus jeune. J’ai tout de suite apprécié son écriture faite de phrases courtes qui composent un texte au style rapide, incisif, ponctué de références littéraires judicieuses. J’ai été surtout emballé par le début du roman, là où les personnages se promènent de la réalité à la fiction de la toile dans une certaine magie littéraire du meilleur goût. Et j’ai été un peu frustré quand le récit, dans un second temps, est revenu à plus de pragmatisme pour raconter une histoire assez originale d’un vieil homme à la quête de son passé qui pourrait bien croiser la route d’un enfant qui, lui, recherche son père. Des destinées croisées mais peut-être une même quête, celle leurs origines respectives, celles de leur être profond.

Ce vieil homme, un peintre, arrivé vers le bout de son chemin, réalise ce qu’il pense être sa dernière toile, la faculté ne lui laisse qu’un délai bien court pour y parvenir. Il peint là où il a vécu il y a bien longtemps, espérant extraire le passé du présent, faire sourdre de sa création ce qu’il n’a jamais su. Sur le paysage qu’il peint, la grange avec son marronnier, où il rencontrait son premier amour, peut-être le vrai, figurent aussi deux enfants, une fille et un garçon, qu’il pense n’avoir jamais eus et pourtant des témoins de ce passé, récemment rencontrés, lui ont rapporté qu’il est effectivement père de deux enfants, une fille et un garçon précisément. Peut-être que la peinture amènera ces enfants, l’un d’eux au moins, à sa rencontre sur le bord de la rivière d’où l’on peut admirer le paysage qui aurait vu naitre ces enfants.

C’est le récit assez classique de la quête du père qu’on n’a pas connu, enfoui sous les préjugés de la société, étouffé par la famille qui ne veut pas salir sa réputation et c’est aussi un regard un peu amer sur l’humanité qui n’a pas le courage d’affronter la réalité de la vie mais qui est tout à fait capable de conduire des guerres peu glorieuses et d’inventer des religions esclavagistes. Dans ce texte qui comporte d’excellents passages, l’auteur n’a pas évité, voulu éviter, quelques clichés dont il avait sans doute besoin pour crier, avec toute la force de sa conviction, son antimilitarisme, son anticléricalisme et son anticapitalisme.

Un texte publié à compte d’auteur qui vaut bien des livres édités par des maisons dites grandes et qui me parle car il entrouvre des portes sur des failles que l’auteur ne peut pas, ou ne veut pas, dissimuler. On voit se dessiner quelques stigmates que la vie aurait laissés à fleur de peau et qu’on retrouve à fleur de plume.

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