La colère du rhinocéros
de Christophe Ghislain

critiqué par Ddh, le 10 janvier 2012
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
colère du rhinocéros et stupeur du lecteur
Un corbillard se fait emboutir par un rhinocéros… Colère de celui-ci ! L’action se passe quelque part en France, pas dans un zoo, mais aux Trois-Plaines. Le ton est donné !
D’origine liégeoise, le trentenaire Christophe Ghislain se fait connaître dans le monde du cinéma après ses études de lettres. Avec Lost in Hesbaye, il obtient en 2005 le prix du meilleur premier film au Festival international du film indépendant de Bruxelles. Son premier roman, La colère du rhinocéros, est lauréat au 24ème festival du 1er roman de Chambéry en 2011.
Ce roman rame dans le surréalisme. Les noms de certains personnages sont pour le moins originaux : Gibraltar, L’Esquimau pour un malabar qui n’a rien de commun avec l’Arctique. Le Chien aussi est original pour un nom de chat. Trois narrateurs interviennent ; outre L’Esquimau et Gibraltar, il y a Emma, personnage qui détonne de l’ensemble puisqu’elle a un comportement profondément humain.
Gibraltar, est l’antihéros personnifié. Il écrit pour le cinéma mais n’arrive pas à développer son sujet, pas plus loin que la page deux du script. Il s’engage sans conviction dans des petits boulots, dont chauffeur de corbillard. Celui-ci le fait balader à la recherche de son père, d’où la rencontre hypothétique avec le rhinocéros. Son père ? Arthur qui à Trois-Plaines creuse, creuse et fait creuser la terre pour y amener la mer.
Une grande confusion fait balloter le lecteur d’un narrateur à l’autre dans un niveau de langue tantôt familier, tantôt psychédélique quant aux paysages évoqués, le tout dans parfois un climat de violence inouï. Pour mieux suivre l’itinéraire de l’auteur il serait peut-être conseillé de tirer sur un petit joint.