Les Borgia
de Pierre Lunel

critiqué par CC.RIDER, le 3 janvier 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Luxe, stupre et sang...
Le 20 avril 1455, Alonso Borgia devient Calixte III. Tout juste coiffé de la tiare, il élève son neveu Rodrigue à la dignité de cardinal. A partir de là, plus rien ne va arrêter l'ascension de cette étrange famille d'origine espagnole qui se complait dans le luxe, le stupre et le sang. Innocent VIII poursuivra la lignée et ensuite Rodrigue, devenu Alexandre VI léguera à son fils César sa soif de domination. Machiavel s'inspirera de ce dernier pour écrire « Le Prince ». César Borgia est capable de tout et surtout du pire pour parvenir à ses fins. Quand les trahisons, les assassinats et les empoisonnements ne suffisent plus, il lui n'hésite pas à se servir de sa soeur Lucrèce, belle à damner un saint, et partie prenante de toutes les bacchanales et de toutes les compromissions.
Un vrai livre d'Histoire et pas un roman historique. Ici, inutile de romancer car la réalité dépasse largement la fiction. Ces papes licencieux, âpres au gain, toujours prêts à un coup tordu pour asseoir leur pouvoir, ce chef de guerre, ex-cardinal, à la fois formidable conquérant et trousseur de jupons hors pair, aucun romancier n'aurait pu les imaginer. D'où l'intérêt de ce livre qui lève le voile sur une période particulièrement troublée de l'Histoire de l'Italie (divisée en petites principautés et convoitée à la fois par la France et par l'Aragon) et de la papauté en fort piteux état à cette époque (luxure, corruption, etc...) « Une chronique au parfum grisant de scandale » qui se lit aussi facilement que le meilleur roman de cape et d'épée...