Paul, tome 7 : Paul au parc de Michel Rabagliati

Paul, tome 7 : Paul au parc de Michel Rabagliati

Catégorie(s) : Bande dessinée => Adultes

Critiqué par PGStats, le 1 janvier 2012 (Montréal, Inscrit le 28 juin 2011, 67 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (15 063ème position).
Visites : 3 577 

Un autre bon Paul

Voici le récit honnête, pudique et sensible d’une enfance ordinaire dans un Montréal en plein tumulte des années ’70. La vie de Paul sera bien plus perturbée par sa participation dans le mouvement Scout que par les agissements terroristes du Front de Libération du Québec. Qu’on ne s’y trompe pas, faire une histoire intéressante avec une trame aussi banale est tout un défi. Mais Rabagliati y est arrivé avec son empathie habituelle et son sens de la nuance.

L’album est dessiné au trait monochrome, léger, sans fioritures. Les cases recèlent un tas de petits détails historiques, marques de commerce, tendances de la mode, qui égaieront ceux qui ont vécu l’époque. Mais l’illustration reste au service du récit et le lecteur attentif notera l’ironie de cet épisode où Paul découvrant son talent d’illustrateur peine à dessiner une histoire qui soit compréhensible. Que de chemin parcouru.

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Le scoutisme, c’est pas si quétaine !

7 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 9 septembre 2023

Difficile de comprendre pourquoi l’histoire a été titrée « Paul au parc », dans la mesure où elle se déroule majoritairement dans le camp scout que fréquenta l’auteur dans ses jeunes années, et très peu dans le parc du quartier où il vivait avec ses parents. Bien sûr, on ne s’arrêtera pas à un détail aussi minime, et dès les premières pages, le charme opère comme pour tous les autres ouvrages de Michel Rabagliati, centré sur Paul, en quelque sorte son double de papier derrière lequel il aime à s’abriter.

Rabagliati raconte ici ses souvenirs d’enfance et croque pour nous quelques portraits savoureux. Au début de ces années 70, ses parents occupaient un appartement jouxtant celui de sa « mamie », en compagnie de son fils et de sa sœur, au grand dam de sa mère qui supportait mal cette promiscuité et la présence envahissante de sa belle-mère. Le tout est raconté avec drôlerie et une certaine candeur, sans la moindre méchanceté. L’auteur québécois évoque également sa passion naissante pour la bande dessinée, ses premiers crobars inspirés par Gaston Lagaffe, ses premières amourettes avec la voisine Hélène et puis bien sûr sa découverte du scoutisme, une fois surmontées les moqueries de sa sœur et les appréhensions liés à un univers inconnu et fascinant.

Michel « Paul » Rabagliati semble avoir gardé de bons souvenirs de cette expérience au grand air qui ne correspondait pas forcément aux préjugés liés à une institution désuète, gagnée elle aussi par l’esprit du temps à travers ses moniteurs dont certains se sentaient pousser des ailes révolutionnaires. Chez les louveteaux, on savait aussi s’amuser et on apprenait ce qu’était le partage ! Mais à cette époque, le contexte politique était très prégnant et une certaine parano régnait. Le pouvoir, au Québec comme ailleurs, voyait des communistes et des terroristes partout et n’hésitait pas à lancer des descentes de police au beau milieu d’une fête scoute ! Cela ne ternit en rien l’expérience de l’auteur, mais celle-ci ne se renouvela pas, et pour une tout autre raison : une terrible tragédie dont on ne dira rien ici…

On ne sait pas vraiment ce qui fait qu’on ne peut s’empêcher d’apprécier Michel Rabagliati. Est-ce le personnage de Paul ou l’univers de l’auteur qui provoque cet attachement ? Une narration authentique qui fait que l’on se reconnaît inévitablement ? Un graphisme avenant doublé d’un sens du détail, une façon de titiller la nostalgie sans en faire trop, avec une tendresse et un humour plein de bienveillance ? Un peu de tout cela, sans doute. Et pour nous en plus, Français et Francophones de ce côté-ci de l’Atlantique, cet étonnement vis-à-vis d’un pays où l’on roulait à une certaine époque dans des grosses Chevrolet ou des Cadillac (comme dans les séries US dans années 70 !) tout en étant capable d’écouter Charles Aznavour, Jacques Brel ou Claude François…

Paul au Parc

8 étoiles

Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 44 ans) - 10 janvier 2013

Encore une fois, Rabagliati nous sort un très bon tome des histoires de Paul. Cette fois, c'est une aventure chez les scouts pendant la crise d'Octobre 70. L'auteur nous offre un point de vue d'un jeune garçon par rapport à cette époque. C'est le point de vue d'un jeune homme qui ne comprend pas tout et qui pense plus à s'amuser que de s'intéresser à la politique.

On a droit à des moments rigolos, sympathiques, tendres et même parfois tristes. Malgré plusieurs tomes, l'auteur ne semble pas à court d'idée. La partie sur les scouts m'a ramené beaucoup de souvenirs de l'époque où j'y étais moi aussi.

Un autre point que j'adore c'est de voir le Québec des années 1970 en arrière plan. Que ce soit les commerces, les lieux publics ou les disques de musiques trainant en arrière plan, tout nous met en contexte de l'époque.

Malgré que cette BD soit excellente, elle n'est pas aussi forte que Paul à la pêche et Paul à Québec. C'est pour ça que je ne peux lui donner autant que ces tomes.

Une petite merveille au sirop d'érable

9 étoiles

Critique de Pilyen (Le Mans, Inscrit le 8 janvier 2012, 66 ans) - 8 janvier 2012

Derrière un titre du type "Martine" (vous savez cette adorable gamine en jupette qui a privé d'émancipation féminine des générations de fille depuis un demi-siècle), se cache un album rudement plaisant et formidablement émouvant.
"Paul au parc" est le septième album d'une série assez autobiographique entamée voici plus de 10 ans et qui rencontre un grand succès au Québec. Ce succès commence à se propager en France grâce au prix du public obtenu au festival d'Angoulême en 2010 pour le précédent opus.
Retour en arrière pour ce nouvel épisode, nous retrouvons Paul adolescent en 1969. Il a une dizaine d'années, vit dans une famille italo-québecoise tout à fait cocasse, découvre le neuvième art, et rêve d'embrasser le métier d'auteur de bande-dessinée ainsi que la jolie Hélène. Et puis, alors que le Québec subit la pression du FLQ (Front de Libération du Québec), Paul découvre le scoutisme, ses camps d'hiver, d'été, les amitiés et les chefs scouts, attentifs et dévoués.
A partir de ses souvenirs, Paul Rabagliati déroule un récit tout empreint d'un humour tendre teinté d'un zeste d'émotion. Même si la nostalgie risque de moins opérer de ce côté-ci de l'Atlantique (qui connaît Koko le clown ou le chocolat Abbo ?), j'ai été emporté par son histoire, j'avais l'accent québécois dans l'oreille et je me suis délecté de toutes ces expressions, mélange de vieux français et d'anglicismes.
Avec un dessin de plus en plus beau et au trait clair mais joliment travaillé, l'oeil se régale et aime s'attarder sur des détails, une case, une planche.
Mais ce qui fait la grande richesse de cet album ce sont les portraits de ces adultes qui accompagnent Paul dans son passage dans l'adolescence. Ils sont de ceux qui laissent une empreinte pour toute une vie, héros simples et ordinaires mais qui par leur dévouement offrent à Paul le meilleur terreau pour sa future vie d'homme. Cet album leur rend un vibrant hommage ainsi qu'à ses camarades louveteaux, avec finesse, tendresse et humour.
Cet album, qui peut se dévorer sans connaître les précédents et qui peut même être une excellente entrée dans cet univers canadien, est donc un petit bijou, un bonheur de lecture, un petit trésor que l'on conseille et que l'on garde dans sa bibliothèque.

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