Les amandes amères
de Laurence Cossé

critiqué par Alma, le 21 décembre 2011
( - - ans)


La note:  étoiles
L’intellectuelle et la femme de ménage .
Edith, traductrice, entreprend pour faciliter la vie quotidienne de Fadila, sa femme de ménage, marocaine de 60 ans anaphabète , de lui enseigner les rudiments de la lecture, l’écriture, le calcul. En raison de l’âge de Fadila, l’apprentissage se révèle une tâche longue , ponctuée de moments de piétinement, de régression , d’oubli. Si l’apprenante semble avoir parfois avoir envie de lâcher prise, l’enseignante maintient le cap, même dans les moments de découragement et de remise en question de ses méthodes.

Les détails de l’apprentissage de ces savoirs fondamentaux , relatés à la 3e personne, du point de vue d’Edith pourraient paraître monotones et fastidieux, s’il n’étaient ponctués des moments de rencontre- partage entre ces 2 femmes que tout oppose : statut social, origine, éducation , lors desquels Fadila se découvre et livre ses souvenirs de femme que la vie n’a jamais épargnée. Elle semble concentrer en elle tous les malheurs liés à la condition féminine au Maroc, Mère Courage vaillante et digne à laquelle on s’attache.

Un roman, certes, mais plutôt, pour moi, un docu-fiction sans pathos, à l’écriture sobre, qui scénarise les problèmes d’intégration des immigrées, leur acculturation et les difficultés liées à leur alphabétisation .
Histoire pleine d'humanité 8 étoiles

"Les amandes amères" de Laurence Cossé (240p)
Ed. Folio

Bonjour les fous de lectures....
Oyé oyé... je ne connaissais pas cette autrice, entre parenthèse petite nièce de Saint- Exupéry, et quelle jolie découverte !
Fadila, une vieille marocaine, est engagée chez Edith comme repasseuse.
Fadila est analphabète et voudrait apprendre à lire et écrire pour pouvoir se débrouiller seule.
Edith, forte de son expérience avec ses fils, se propose de l'aider et de lui apprendre à déchiffrer les lettres.
Et voici le début d'une singulière aventure qui ne va pas se passer sans heurts, désespoirs et découverte de l'autre.
Edith devra faire preuve de beaucoup de patience et souvent se remettre en question.
Fadila s'accrochera à sa manière et petit à petit se confiera.
L'apprentissage sera long et compliqué.
Edith et Fadila persévèreront.
Laurence Cossé a une plume agréable qui rend la lecture addictive.
Elle nous fait partager le long apprentissage de Fadila, les petites joies, les nombreux moments de déception de la part des deux femmes qui se découvrent petit à petit et qui vont développer une réelle amitié le tout sans effusion de tendresse ni grandes embrassades.
L'apprentissage des mots sera leur trait d'union.
Voici une histoire pleine d'humanité ... cela fait du bien !
Lecture douce et émouvante que je recommande.

Faby de Caparica - - 62 ans - 2 mars 2021