Un père obéissant
de Akhil Sharma

critiqué par Esperluette, le 20 août 2002
(* - 52 ans)


La note:  étoiles
L'Inde corrompue
Fainéant, pervers, cupide. Ram Karan apparaît d'emblée comme un personnage relativement odieux. C'est aussi un homme rongé par le remord, ce qui le rend déjà un peu plus sympathique. Il habite à New Delhi, dans un taudis qu'il partage avec sa fille et sa petite fille. Son activité principale, consiste à rançonner les fonctionnaires de l’éducation nationale pour le compte de son protecteur, M. Gupta.
Lorsque Rajiv Gandhi, le président du conseil, est assassinée les intrigues politico-religieuses de Ram, commencent à se retourner contre lui. C’est le moment que choisit, Anita, sa fille, pour se venger du passé.
Dans ce roman, je trouve qu’Akhil Sharma dresse un portrait peu flatteur (mais sans doute juste) de l’Inde contemporaine. Il aborde des sujets aussi graves que l’inceste ou la corruption avec un surprenant détachement. J'ai lu cet ouvrage en version originale. Il y a des passages, très durs, que je n’aurais peut-être pas pu lire en français. En revanche, il a des situations assez rocambolesques qui prêtent à sourire. Je pense, entre autres, à la vengeance d’Anita, la séquence qui a donné son titre à l'ouvrage.
Répugnant personnage ! 6 étoiles

L'archétype du fainéant, profiteur et corrompu jusqu'à la moelle qui profite de tout et de tous et surtout de sa famille qu'il tyrannise jusqu'à l'inceste. Et sa fille vit une énorme angoisse à l'idée qu'il risque de reproduire avec sa petite-fille ce qu'il lui a fait subir à elle. Mais la vengeance de cette dernière sera à la hauteur de la haine qu'il inspire.

Un personnage très malsain, même répugnant qui ressemble à l'Inde que Sharma semble nous proposer. Mais, ce récit un peu maladroit manque de finesse et de force pour passer par dessus le dégoût qu'il inspire.

Débézed - Besançon - 76 ans - 7 mars 2008