May le monde
de Michel Jeury

critiqué par Isad, le 18 décembre 2011
( - - ans)


La note:  étoiles
Le rêve, le temps et la mort
Tout d’abord au niveau de la forme, l’auteur crée un langage avec des mots dérivés de ceux que nous utilisons, ce qui nécessite un effort d’attention. Et ceci ralentit beaucoup la lecture. Ajouté au fait que l’histoire est une sorte de rêve qui se déroule dans plusieurs mondes avec des personnages aux noms changeants, j’ai failli abandonner plusieurs fois ce roman.

En fait il s’agit de variations autour de May, une petite fille qui est dans le coma et qui pense aux univers parallèles possibles. Les thèmes de la folie, de l’enfermement et surtout du changement et de la mort sont étroitement mêlés.

Un exemple de cette prose p. 60 : « Elle court mettre l’eau à chauffer pour son choco. Le granp’ gromme, sans la regarder son habituel ‘’ Te voilà, toi, bonjour’’. C’est un grommeur comme il en grouille dans les fantaisies. Elle l’aime vraiment. Elle l’aurait inventé dans un mondo il ne serait pas mieux... Sauf qu’il serait chef cuisinier quelque part ! » Là on devine le chocolat, grommelle, le monde et le cuisinier. Il s’agit d’un exercice de style, d’une performance qui a dû coûter de gros efforts à l’auteur. Il a sûrement dû s’amuser aussi. Je dois cependant avouer que cela m’a plutôt agacé.

IF-1211-3820
Peut-être me suis égaré... 3 étoiles

J'avais lu une critique je ne sais plus où dans laquelle on parlait d'oeuvre bouleversante, démesurée... et sur la 4ème de couverture rien de moins qu'un chef d'oeuvre...

Jeury jette un regard sur le monde, sur la condition humaine en jouant avec la vieille thématique des univers parallèles d'une manière originale... avec un jeu sur la langue... une création verbale mais qui m'a paru bien pauvre et assez répétitive dans les termes, comme si le registre lexical se limitait à mondo, rémore, mom, hum, anim, grimm's, chite, bille (le verbe biller)... un langage construit sur des francisations de mots anglais, ou sur des mots valises, ou des apocopes... enfin un langage qui devient vite lassant...

Et l'histoire ?... ben, je ne me suis pas fait prendre... trop artificiel pour moi... pourtant Jeury est parfois considéré comme le Philip K. Dick de la SF française... autant à l'époque j'avais apprécié le Temps incertain... autant là ça m'a laissé froid au point que poursuivre la lecture était plus un effort qu'un plaisir... et donc, ne voyant rien venir, vers la page 150, j'ai laissé tomber...

Peut-être ne suis-je pas le lecteur concerné par ce livre...

Deinos - - 62 ans - 30 juillet 2012