La guerre du Kippour
de Frédéric Chouraki

critiqué par Pucksimberg, le 12 décembre 2011
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Une belle-fille encombrante ...
Ce roman bref est d'une richesse incroyable et se révèle un divertissement intelligent.

Durant Yom Kippour, les Juifs demandent le Grand pardon afin de se laver des fautes commises durant l'année. Les Bronstein n'échappent pas à la règle, Frédéric se rend chez ses parents pour cette fête familiale accompagné de sa copine, une goy prénommée Popeline. Cette femme est une magnifique femme voluptueuse à la chevelure d'un roux flamboyant. Popeline est professeure de français et d'une franchise incroyable qui pourrait désarçonner l'homme le plus courageux. Evidemment, son naturel ne va qu'ébranler la petite famille de Frédéric dont les valeurs ne sont certainement pas celles de Popeline.

Frédéric Chouraki fait preuve d'un humour décapant et les dialogues font mouche. On rit de cette rencontre improbable entre une femme délurée et ce microcosme juif. Popeline sème le trouble dans cette famille et devient un objet de désir. A ces scènes comiques, l'écrivain glisse parcimonieusement des références culturelles juives qui donnent un côté exotique à ce roman et font connaître certaines coutumes au lecteur.

Cet auteur, que je ne connaissais pas, maîtrise son roman de A à Z, n'a aucune limite, la scène empruntée à "Théorème" de Pasolini est complètement irréelle et pourtant si charnelle, et la fin du roman donne toute sa cohérence à ce roman hybride d'un écrivain prometteur.